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Le musée du tram, un dépôt à travers le temps

Le musée du transport urbain bruxellois, plus couramment appelé "Musée du tram", est un lieu d’histoire, mais pas seulement. C’est aussi un carrefour de rencontre entre le passé et le présent des moyens de locomotion de Bruxelles.

par Julie Capelle, Eloïse D'Hollander, Aline Jacobs et Mathieu Neuprez

Une pause bien méritée

Le musée du tram n’est pas seulement un lieu de mémoire de l’histoire de nos transports bruxellois. Le lieu est aujourd’hui un terminus pour la ligne 94 mais aussi un lieu de passage pour, entre autres, les lignes 44 et 39. Des bus viennent y délester quelques passagers à l’occasion. Les bâtiments du musée côtoient d’ailleurs ceux d’un dépôt encore actif à l’heure actuelle.

Des trams actifs passent à côté de leurs prédécesseurs sagement rangés dans les allées du musée. Klaxons et aiguillages qui grincent... aujourd’hui le trafic est dense à toute heure de la journée.

Un peu plus loin, à l’écart des quais, des trams font la file. Ce sont ceux de la ligne 94 qui attendent patiemment de faire demi-tour. Les chauffeurs profitent de ces quelques minutes de répit avant de repartir vers l’avenue Louise. Mais qu’y font-ils vraiment ?

Là où le temps s'arrête

Si les bâtiments de l’actuel musée du tram ont servi, à l’origine, de dépôt pour des véhicules en circulation, aujourd’hui, ils accueillent une large collection de tramways, d’autobus ou encore de taxis d’hier et d’aujourd’hui. Déambuler dans les couloirs est un véritable voyage dans le temps. Une des pièces maitresses de ce musée est un tramway dit « hippomobile ».

Tram hippomobile du musée des transports urbains bruxellois

Tiré par des chevaux, ce véhicule d’origine a été construit entre 1867 et 1868. Avant d’être exposé à l’avenue de Tervuren, ce tramway reposait au musée des carrosses, situé au Cinquantenaire.

Cette pièce unique est le premier hippomobile sur rail mis en circulation à Bruxelles. Ces prédécesseurs circulaient sur les pavés de la capitale et cela n’était pas sans inconvénients. Le voyage était inconfortable pour les voyageurs et cela demandait plus d’efforts aux chevaux.

Un étage réservé aux hommes

Tram hippomobile du musée du tram de Tervuren

Petit tour des particularités de ce tramway hippomobile, d’un nouveau genre pour l’époque, avec Jean-Louis Mottet, bénévole et administrateur de l'ASBL Musée du transport urbain bruxellois.

Toute une histoire

Pour connaître l’histoire des bâtiments de l’actuel musée du tram, il faut replonger sous le règne de Léopold II. Le roi veut créer une nouvelle liaison entre Tervuren et le Cinquantenaire, où se trouvait une exposition sur le Congo. En seulement deux ans, une nouvelle ligne de tramway voit le jour à Bruxelles. La construction s’achève en 1897.

Ce dépôt sera exploité jusqu’en 1976. A cette date, le métro fait son entrée à Bruxelles. Les trams sont donc devenus excédentaires et la STIB commence à faire des expositions temporaires dans les infrastructures situées avenue de Tervuren. En 1982, la STIB cède l’espace à des bénévoles qui créent le Musée du transport urbain bruxellois (MTUB). Aujourd’hui, ce sont ces mêmes bénévoles, regroupés en ASBL, qui gèrent encore le lieu.

Du travail pour éviter la déportation

Durant la Seconde Guerre mondiale, les Tramways bruxellois (la STIB de l’époque) ont pris soin de leurs travailleurs. Pour éviter la déportation, la société a offert du travail au personnel. Ils prétendaient construire des abris anti-bombes sous les hangars pour les Allemands. Mais qu’en reste-t-il aujourd’hui ? Actuellement, les seules traces de la guerre sont visibles au niveau de la toiture du musée. Alors que la construction des abris anti-bombes était en cours, une tempête abîma une partie du toit. C’est la raison pour laquelle la charpente du musée est avancée et donc déformée près de l’entrée.

Malgré quelques rénovations, l’ensemble des bâtiments du musée restent fidèles à leurs origines. Actuellement, la STIB exploite encore une partie des infrastructures. Cette année, le musée du tram a même dû céder de la place à la STIB, celle-ci ayant besoin d’espaces supplémentaires pour ranger les nouveaux trams, plus longs que les précédents véhicules.