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Façade extérieure du Palais de Justice de Bruxelles
Bruxelles Bondy Blog

Les coulisses du Palais de Justice

Une multitude d'avocats, des tribunaux pleins, des jugements qui s'enchaînent et, accessoirement, des menaces terroristes... La vie dans le Palais de Justice de Bruxelles est très animée. A l'intérieur de cet impressionnant bâtiment se cachent aussi quelques endroits méconnus. Découverte.

par François Cahour, Alexia Durieu, Tiffany Sales

Prologue

Le Palais de Justice, lieu emblématique de la ville de Bruxelles, se situe au cœur de la capitale belge. Imposant, l’édifice reste incontournable, tant pour les Bruxellois que pour les touristes.

Situé au centre du carrefour qui relie l’avenue Louise aux Marolles et Saint-Gilles, il conserve une symbolique innée vieille de près de 150 ans. Pourtant, il se trouve actuellement au cœur de plusieurs polémiques. Un coût d’entretien faramineux que le gouvernement cherche tant bien que mal à réduire, un accès de plus en plus restreint depuis la hausse croissante des menaces d’attentats.

Tout cela pourrait conduire la Justice à trouver un nouveau foyer. Vu et revu dans les médias ces derniers mois, l’extérieur du Palais n’a plus de secret pour personne. Son intérieur reste malgré tout une énigme pour le plus grand nombre. Que trouve-t-on à l’intérieur ? Qui y travaille ? Découverte…

Passage obligé par la librairie du Palais

Niché à l’entrée de la salle des pas-perdus, un kiosque de libraire a pris possession de quelques mètres carrés, au sein même de la première salle que l’on traverse en entrant dans le Palais. La librairie qui est implantée dans ce lieu depuis 1920 est un cas unique en Belgique : seul le Palais de Justice bruxellois dispose d’une librairie à l’intérieur même de son enceinte. Improbable donc, mais pourtant pas si étonnant. Quoi de plus normal que de trouver une librairie dans un lieu qui évolue au rythme de l’actualité quotidienne.

Christian Cornélis

Christian Cornélis, libraire au Palais de Justice. - Photo : Bruxelles Bondy Blog

Le propriétaire des lieux, Christian Cornélis, confie sans soucis que son activité diffère dans cet établissement par rapport à une librairie lambda située ailleurs en ville. Une maîtrise parfaite des deux langues du pays est bien entendu nécessaire, et la connaissance d’autres langues comme l’anglais n’est pas négligeable... Présence de touristes oblige !

Il avoue se trouver dans un microcosme de la société, où défilent juristes, avocats, forces de l’ordre, justiciables et autres magistrats. Une population différente de celle que l’on peut trouver au coin de sa rue. Il se doit donc d’assumer une « clientèle au niveau d’éducation élevé et d’être au courant de l’actualité pour savoir rebondir selon les sujets de conversation qu’il entretient avec ses clients ».

Sans surprise, le Palais de Justice est indissociable de ses avocats. A l’image des fourmis dans une fourmilière, les avocats passent et repassent durant toute la journée, sans répit, dans toute l’enceinte du Palais.

Maître Benoît Lemal, avocat au barreau de Bruxelles, traverse le lieu plusieurs fois par jour. A la sortie d’une visite chez le libraire, nous l’interpellons. La veille, un reportage de RTL a mis en lumière les failles du nouveau système de sécurité instauré au Palais de Justice depuis plusieurs mois, suite à la hausse de la menace terroriste. Maître Lemal et Christian Cornélis discutent de cet épisode. L’occasion de se rappeler que travailler dans un Palais de Justice ne rend pas imperméable à la menace. Plusieurs tentatives d’évasion refont alors surface, dont l’une datant d’août 2009. Maître Lemal l'a vécue en direct.

Un lieu perméable aux menaces

Sans surprise, le Palais de Justice est indissociable de ses avocats. A l’image des fourmis dans une fourmilière, les avocats passent et repassent durant toute la journée, sans répit, dans toute l’enceinte du Palais.

Maître Benoît Lemal, avocat au barreau de Bruxelles, traverse le lieu plusieurs fois par jour. A la sortie d’une visite chez le libraire, nous l’interpellons. La veille, un reportage de RTL a mis en lumière les failles du nouveau système de sécurité instauré au Palais de Justice depuis plusieurs mois, suite à la hausse de la menace terroriste. Maître Lemal et Christian Cornélis discutent de cet épisode. L’occasion de se rappeler que travailler dans un Palais de Justice ne rend pas imperméable à la menace. Plusieurs tentatives d’évasion refont alors surface, dont l’une datant d’août 2009. Maître Lemal l'a vécue en direct.

Le gardien des pièces à conviction

Loin de l’agitation de la salle des pas-perdus, au sous-sol, se trouve une pièce dont l’activité principale intrigue et interroge. La salle des pièces à conviction. Maintes et maintes fois mentionnée dans « Les Experts », « NCIS » et autres séries policières, chacun se demande ce qui se déroule vraiment ici, qui y travaille, comment fonctionne une salle de pièces à conviction à la sauce belge ?

Plus grand greffe de Belgique au niveau des pièces à conviction, ils reçoivent plus ou moins 43.000 dépôts par an (entre 300.000 et 400.000 objets) alors qu’Anvers n’en reçoit que 20.000. Un nombre impressionnant de pièces à conviction qui occupent une surface de 12.000 m². Cette salle reste par ailleurs l’une des plus sécurisées du Palais, et son accès est extrêmement restreint.

Patrick Van Leeuw

Patrick Van Leeuw, l'ange gardien des pièces à conviction. - Photo : Bruxelles Bondy Blog

Le maître des lieux, Patrick Van Leeuw, explique son travail et démystifie son rôle, bien loin des clichés américains qui habitent nos écrans de télévision chaque semaine.

Être directeur de cette pièce, c'est aussi savoir gérer l’espace qui est offert à l’entrepôt de toutes ces pièces. Toutes les éléments ne peuvent pas être entreposées au même endroit (on pense directement aux armes et leurs munitions qui sont dans des pièces distinctes...), mais il faut également réussir à trouver de nouveaux lieux de conservation car tous ces objets prennent de la place et le Palais n’est pas extensible.

"C'est la débâcle, mais ce n'est pas si inquiétant..."

Luc Hennart, président du Tribunal de Première instance francophone de Bruxelles, nous accueillent dans son bureau. Il dirige une équipe de plus de 600 personnes. Un rôle de chef d’orchestre qui se doit d’organiser le fonctionnement au quotidien de ce tribunal.

Luc Hennart

Luc Hennart, président du Tribunal de Première instance francophone de Bruxelles. - Photo : Bruxelles Bondy Blog

Le lieu est le carrefour de toute l’activité judiciaire car il a une compétence résiduaire, ce qui veut dire que tout ce que les autres tribunaux ne traitent pas lui revient. Une masse d’affaires à traiter non négligeable.

L'avenir du lieu est également un sujet que doit traiter le président Luc Hennart. Entre les gens qui aimeraient la destruction du Palais, sa conservation ou simplement le déménagement de la fonction judiciaire à un autre endroit, l'homme doit gérer la situation.