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Bruxelles Bondy Blog

3 nuances de rouge

Le parti socialiste belge revendique un rouge sang, vif et uni. Le rouge du socialisme, la parole du fédéralisme. Ainsi, il a régné en digne numéro un du pays durant 26 ans. Mais la sentence tomba le 25 mai : en quelques semaines, une coalition de centre-droit coupa les ailes du parti. Il fallait réagir, vite, fort, voire maladroitement. L'opposition a adopté plusieurs tons qui ont été décidés en collectivité mais dans l’urgence. Ce sont les trois nuances de rouge.

par Anne Barrès, Caroline Beauvois, Zélie Dion, Nicolas Lowyck, Laura Swysen et Marine Vancampenhout

Agression, réflexion, retrait

Le PS est une institution. Il est, de loin, le parti le plus organisé du pays. Il emploie un centre de recherche reconnu nationalement, des professeurs, des cabinets régionaux. Pour ce qui est de leur communication, la moindre phrase est très préparée, réfléchie collectivement. Leur réputation s’est ficelée autour d’un branding politique reposant sur trois grandes figures. Dans l’ordre : Laurette, Paul, Elio. Moulés pour convenir à n’importe quelle intervention, en fonction de l’info recherchée et du média invitant, la pièce se joue grâce aux trois personnages, tour à tour, selon une logique storytelling d’agression, puis de réflexion, enfin de retrait.

PORTRAITS

La combattante


Laurette Onkelinx s'habille de rouge vif. Ancienne vice première ministre, actuelle députée fédérale et Présidente du PS bruxellois. C’est la frondeuse, émotive, qu’on envoie pour dénoncer l’injustice que le peuple subit. Ce rôle de porte-parole lui a donné un surnom souvent repris par la droite : “L’hystérique”. Elle baigne dans la politique PS depuis sa tendre enfance, puisqu’elle est la fille du député-bourgmestre Gaston Onkelinx. Elle a confié, lors d’une réunion de militants, que son plus cadeau d’anniversaire lui a été offert lors de ses 16 ans : sa carte de membre PS.

L'émissaire


Paul Magnette se prête au rouge brique. Ministre président de la Wallonie et bourgmestre de Charleroi, Paul représente l’instance de réflexion. C’est lui qui contextualise toutes les revendications. Il est là pour rappeler l’élémentaire, la loi. Il porte la bonne parole en Région et se veut compréhensif mais inébranlable. Il porte aussi, en père de famille bien conservé, le rôle du charmeur prêt à tendre la main à la ménagère.

Le père


Elio Di Rupo, tout comme son légendaire nœud pap’ (vendable aux enchères !), est rouge bordeaux. Il emploie la technique du langage de coton, targue ses discours d’évidences (« il faut diminuer le chômage ! ») et assure une présidence symbolique (quasi divine). Figure patriarcale distante, il n’est pas là pour rentrer dans le fond et vous expliquer pourquoi nous sommes en crise, mais plutôt pour démontrer une certaine attitude complaisante. Di Rupo, c’est un label de qualité, de proximité, d’intégration. Rouge bordeaux, comme un bon vin (ou quelques bonnes bières de terroir envoyées à Obama).

La communication du PS en un mot