Cela fait maintenant huit ans que l’apéritif de rencontre entre programmateurs et producteurs prend place dans le festival avec succès. « Ça remplit un besoin qu’ont les producteurs et les programmateurs internationaux de pouvoir se rencontrer de façon informelle », explique Aurore Engelen, organisatrice de l’événement. Les producteurs viennent y présenter leurs films en cours de préparation aux programmateurs de festivals. Ces derniers sont le relais pour atteindre le comité de sélection des films. « Dans ce rendez-vous, il n’y a pas le côté business. C’est plus la passion qui est mise en avant », témoigne Ian Gailer, directeur général du festival de cinéma de la ville de Québec et membre du jury court-métrage au FIFF.
L’art et la manière de présenter un film
Chaque représentant se réfère à des attentes bien particulières qui sont propres à son festival. Par exemple, le Festival International du Film de Karlovy Vary, en République Tchèque, a envoyé la productrice Ivana Novotná afin qu’elle repère des films qui pourraient être diffusés en avant-première mondiale. « Nous, on se concentre sur la présentation de tous nouveaux auteurs », précise Hélène Auclaire, représentante de la Semaine de la Critique de Cannes. Lors de l’événement étaient également présents, entre autres, Natacha Seweryn, du festival Premiers plans d’Angers, et Alex Masson, du Festival international du film de San Sebastián.
L’apéro des programmateurs et des producteurs a eu lieu dans la galerie du Beffroi, à Namur.
Les producteurs sont une vingtaine et se pressent pour attirer l’attention des programmateurs. Marina Festré fait partie de la société de production belge Iris films. Elle vient présenter Les Survivants, premier long-métrage de Luc Jabon, cinéaste d’une septantaine d’années. Selon elle, la manière de présenter le film aux programmateurs est d’une importance capitale. « Dans le cas de ce film-ci, je parle d’abord du sujet du film, qui est assez novateur. Ensuite, je présente les acteurs, dont l’un a joué dans le dernier film des Dardenne. » Il n’existe pas de code bien précis des qualités à mettre en valeur face au programmateur. Celles-ci varient considérablement d’un film à l’autre.
« Pour d’autres films je mettrai peut-être en avant l’univers visuel, la photographie, le parcours du réalisateur qui a peut-être déjà fait pleins de bons films », nuance Marina Festré.
Un lien vers le comité de sélection
Lors de l’apéritif, elle déambule à travers les tables hautes et tente quelques approches avec des programmateurs. Olivier Pierre, correspondant pour la France pour le Festival international du film de Rotterdam, écoute avec attention les informations qu’elle lui fournit sur son film. « Ce n’est pas moi qui regarderai le film, mais je pense qu’il peut intéresser le comité de sélection », lui explique-t-il. Après avoir donné sa carte de visite, Marina Festré se tourne vers Hélène Auclaire pour lui tenir le même discours. « Nous allons visionner Les Survivants. Marina Festré m’a exposé l’enjeu du film, le synopsis. J’ai trouvé ça intéressant et ça correspond bien à ce que nous recherchons », conclut Hélène Auclaire après son échange avec la productrice d’Iris films.
Le film Les Survivants est censé être présenté en salles dès janvier 2016. « L’avenir nous dira si le film sera diffusé en festival, mais je reste confiante », sourit Marina Festré avant de partir à la rencontre d’un autre programmateur.
Les films représentés lors de l’apéro des programmateurs et des producteurs :
"Chronique courtisane"
