Oui ! Mais non…
Eux, qu’en pensent-ils ?

Jo-Anna Dannau
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Tout a commencé par une envie très personnelle de réaliser un projet qui sortait des sentiers battus. Je voulais rendre compte d’un sujet qui n’est pas souvent traité par les médias d’aujourd’hui. Se spécialiser en éducation aux médias, comme je le fais à l’IHECS, c’est aussi avoir l’opportunité d’être confrontée à des publics très variés. Alors je me suis lancée, j’ai fait tomber les barrières, au sens propre comme au figuré, pour avoir la possibilité de les rencontrer et de les écouter.

Dans la section D de l’institution publique de protection de la jeunesse de Braine-le-Château, sept à huit jeunes de 13 et17 ans, en moyenne, sont placés par le juge. Dans cet environnement clos, privés du monde extérieur à l’exception de visites organisées pour voir leurs proches, ils apprennent à se prendre en main, à surpasser les épreuves vécues pour se tourner vers l’avenir. Je me suis interrogée sur leur rapport aux médias, quels sont leurs pratiques et leurs ressentis face à ce qu’ils vivent en IPPJ ? C’est un choix délibéré de leur donner essentiellement la parole. L’objectif étant de réaliser ce projet avec eux, qu’ils en fassent partie intégrante, plutôt que de produire un reportage sur eux. Je voulais simplement jouer un rôle d’intermédiaire pour leur permettre de s’exprimer. Que leurs mots mènent les auditeurs, je l’espère, à une réflexion sur leurs pratiques et leur propre rapport aux médias. Grâce à ces quelques instants audiovisuels, je vous laisse découvrir ces jeunes au travers d’une vision du monde qui leur est personnelle.

Au fur et à mesure de nos échanges, j’ai tantôt été positivement surprise par leurs opinions et réflexions, tantôt rassurée de l’importance de parler des médias. Même si aux premiers abords, c’est un sujet plutôt vaste, il permet de débattre sur des questions de société comme la place qu’il faut laisser aux réseaux sociaux ou la violence engendrée par les jeux vidéo.

Au fur et à mesure de nos échanges, j’ai tantôt été positivement surprise par leurs opinions et réflexions, tantôt rassurée de l’importance de parler des médias. Même si aux premiers abords, c’est un sujet plutôt vaste, il permet de débattre des questions de société comme la place qu’il faut laisser aux réseaux sociaux ou la violence engendrée par les jeux vidéo. J’ai construit à l’avance les différentes séances, tout en ayant l’ambition de les laisser maîtres de la situation. J’avais réellement envie de leur donner l’opportunité d’amener la discussion là où ils le voulaient. À travers leurs expériences et leurs vécus, ils se sont sentis concernés par les bienfaits et les dommages causés par l’utilisation de jeux vidéo violents. Ensemble, nous avons tenté de créer un environnement propice au partage d’idées pour simplement rendre compte de ce qu’un jeune de cet âge, en IPPJ, pouvait en penser et, vous l’entendrez, ils ont des avis tranchés sur la question. Dans une démarche d’éducation aux médias, je voulais également amener les différents auditeurs à prendre conscience des avancées sur le terrain, des résultats de certaines recherches ou des paroles de spécialistes traitant de ce sujet. Une double lecture qui nous permet d’aller encore plus loin.

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Dans une société ultra connectée, où l’on caricature les adolescents avec un smartphone greffé à leur main, comment ces jeunes vivent-ils l’interdiction formelle d’utiliser tout type de média durant leurs 30 jours d’enfermement ? Sachant qu’ils sont mis à l’écart, ressentent-ils également une exclusion médiatique ?

L’intérêt principal de cette démarche est d’être confronté à un public privé de leurs habitudes médiatiques et, dans ce cas, de pouvoir rendre compte de témoignages qui se trouvent peut-être à l’opposé de tous nos présupposés quant au rapport des jeunes et des médias. Jugez en par vous-même.

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