Synopsis
Lors de l’enterrement de sa mère, Samir croise le regard d’un inconnu. Son père. Ce dernier l’entraîne dans une affaire familiale qui le plonge au cœur de la communauté kabyle de Barbès, dans le 18e arrondissement de Paris. Samir a peur de tout et cette expérience va lui permettre de s’affranchir de son passé, de ses angoisses et de l’emprise des traditions afin de devenir un homme libre : un Apache.
Critique
Contrairement à ce que le titre peut laisser penser, Des Apaches n’est pas un film sur les Indiens. Nassim Amaouche, réalisateur du long métrage et interprète de Samir, explique son choix : « J’avais déjà fait un premier film, qui s’appelait Adieu Gary, qui était une référence aux westerns. Très modestement, je me suis fait un clin d’œil personnel en essayant de passer de l’autre côté cette fois. Pour moi, les Apaches, ce sont justement ceux qui sont dans l’ombre, ceux qui parlent moins fort que les autres, ceux qui n’ont pas gagné mais qui résistent. Et puis, c’est parti aussi d’une photo de ma grand-mère, comme ça, qui ressemblait beaucoup à une vieille femme indienne. »
Un mélange des genres
Le film débute par un mini-documentaire sur la communauté kabyle ; un choix original et pertinent qui permet au spectateur d’entrer immédiatement dans l’ambiance et le contexte de l’histoire. Le passage du documentaire à la fiction se réalise d’une manière un peu trop abrupte : seul le titre du film sépare ces deux parties. Quant à la voix off, elle aurait pu revenir plus régulièrement dans le film. Le montage donne parfois l’impression que cette voix arrive de manière aléatoire, d’autant plus qu’elle change de statut au cours du film en devenant de plus en plus personnelle.
Une quête identitaire
Des Apaches aborde la relation père-fils ou plutôt l’absence de relation, et la recherche identitaire qui en découle. Deux histoires se construisent autour de ce thème : « l’enfant » (interprété par Alexis Clergeon), qui ne connaît pas son père, et Samir, qui a grandi sans son père. Le spectateur les voit évoluer parallèlement. Il ne sait pas trop si ce garçonnet représente Samir plus jeune. Une ambiguïté qui se renforce lorsque les deux personnages se retrouvent sur le toit d’un immeuble. Le spectateur risque de se perdre dans l’histoire lorsque Samir rencontre une jeune femme (Laetitia Casta), qui se trouve être la mère de l’enfant ; une coïncidence qui apporte une dimension fantastique à l’histoire.
Les + et les –
Le point fort du film, c’est sa bande son. Non seulement elle rythme parfaitement les séquences, mais elle permet au spectateur de rester ancré dans l’histoire. Les musiques arrivent toujours au bon moment : ni trop tôt, ni trop tard. Malgré quelques longueurs sur certaines séquences, l’histoire reste intéressante et le traitement original. Le jeu d’acteurs est irréprochable ; et tout particulièrement André Dussolier, qui interprète le meilleur ami du père de Samir, et qui a fait rire la salle à plusieurs reprises. Son personnage apporte un peu de légèreté dans une affaire familiale lourde.
Amené par une ellipse temporelle, la fin du film risque de laisser plus d’un spectateur insatisfait. Bien qu’elle reste cohérente par rapport au reste de l’histoire, elle n’apporte pas les réponses aux questions soulevées, ce qui fait que le film, dans son ensemble semble un peu confus.