Dans la casserole se mélangent harmonieusement curry, coriandre, riz et autres saveurs aux accents indiens. À quelques mètres de là, accroupis autour des potagers de la SpitalFields City Farm, se mêlent bien d’autres cultures.

Loin du calme de la campagne, les animaux restent stoïques malgré le bruyant passage du métro londonien.
« C’est dans cette rue que se retrouvent les filles de petite vertu une fois la nuit tombée. » Nous sommes dans le quartier d’Aldgate East, réputé être l’un des plus difficiles de Londres, où pauvreté et criminalité sont quotidiennes. Cependant, ce quartier multiculturel de l’est de la capitale anglaise abrite une ferme urbaine : la Spitalfields City Farm.
Le lieu a quelque chose d’intrigant. En contrebas du célèbre métro londonien, les gratte-ciel de la City en toile de fond, les bruits urbains habituels sont ici couverts par des animaux qui meuglent, grouinent, cancanent, bêlent.
La Spitalfields City Farm a vocation éducative depuis sa création, il y a 37 ans. Sa spécificité : placer les migrants au centre de ses activités. Des « clubs » d’immigrés de nombreux horizons viennent y trouver de quoi cultiver les légumes de chez eux, mais pas seulement. « C’est un moyen de se retrouver, avec la même culture, la même langue, sans se sentir forcé ou poussé d’aller à la rencontre des autres », explique Emily, l’une des quatre jardinières employées à temps plein de la ferme.