Pour sa cinquième année de présence au Festival international du film francophone de Namur (FIFF), Sophie Deraspe est venue présenter au public namurois deux long-métrages : Les Loups et Le Profil Amina. C’est pour ce dernier que nous l’avons rencontrée. Elle nous parle de l’affaire Amina Abdallah Arraf al Omari, de la réaction du public à la sortie du film ainsi que des thématiques abordées à travers le documentaire.
Sophie Deraspe revient sur la naissance du projet. La relation d’amitié qui l’unissait déjà à l’actrice, Sandra Bagaria, a permis d’offrir un regard très personnel sur l’affaire « Amina ». Après avoir longuement discuté de la possibilité de transposer une aventure personnelle (bien qu’ayant atteint une échelle planétaire grâce à sa circulation sur internet) sur les écrans, elles se sont lancées ensemble dans la création du projet.
Indépendance
Leur bonne relation devait néanmoins rester d’ordre professionnel. La réalisatrice tenait beaucoup à conserver son indépendance quant aux choix scénaristiques.
Résultat final
Sophie Deraspe décrit la réaction de son amie lorsqu’elle a découvert pour la première fois le résultat final du Profil Amina. Un moment d’émotion mais aussi d’appréhension pour la réalisatrice.
Fantasme partagé
Le Profil Amina témoigne d’un mélange des genres assumé. L’intention de son auteur était de partir de faits réels pour ensuite amener l’histoire dans un esthétisme qui lui est propre.
Précarité des relations virtuelles
Au delà d’une histoire très personnelle, Sophie Deraspe souhaitait aller dans l’analyse de notre société. Le documentaire soulève notamment la précarité des relations virtuelles. Avec Le Profil Amina, la réalisatrice québécoise souhaite atteindre un public international, de l’Occident au Moyen-Orient.
Accueil du public
La scénariste a présenté pour la première fois, en janvier dernier, son film lors du célèbre festival de Sundance. Le long-métrage avait été bien accueilli par la critique et le public.
Internet n’est pas un ennemi
A travers son film, Sophie Deraspe dénonce la cruauté de ce qui, au départ, était considéré comme une plaisanterie par son auteur : la création d’une fausse identité. Elle n’en considère pas moins les nouveaux outils de diffusion comme un très beau moyen de créer des liens entre individus venus des quatre coins du monde. L’important résidant davantage dans la sincérité de la relation, qu’elle soit de type privé ou professionnel, que dans l’espace dans lequel elle se crée.