Choc culturel, barrière de la langue, difficultés d’adaptation… Les obstacles sont nombreux pour les migrants qui élisent domicile en Europe. Intégration Inch’Allah montre la réalité des émigrés alors qu’ils suivent des cours d’ « intégration sociale et législative » en Flandre.
Pablo Muñoz Gomez, le réalisateur du documentaire, souhaitait confronter le public au quotidien de ces personnes qui ont tout laissé derrière elles pour fuir la guerre. Son objectif était de faire comprendre leur parcours et de montrer comment le système d’intégration fonctionne… Avec ses imperfections.
Ouvrir le dialogue
Le film met côte à côte des Flamands, des émigrés, mais aussi d’autres personnes – comme un transsexuel – et ouvre le dialogue entre ces personnes qui ne savent pas toujours de quoi parler, mais qui veulent malgré tout communiquer. La rencontre des différentes cultures permet aux Belges comme aux émigrés d’adresser les tabous liés à chacune de leurs cultures. Ce questionnement a donné naissance, comme l’explique le réalisateur, à des débats parfois passionnés entre les protagonistes.
Les débats sont présentés sans commentaires en voix off, le réalisateur préférant se mettre en retrait au profit de son sujet. Un choix judicieux. Cette immersion dans la réalité des personnes sert son propos.
Une légèreté inattendue
Si le réalisateur a choisi de donner un ton parfois léger au film et a décidé de traiter certains préjugés avec humour, il ne met toutefois pas de côté les sujets plus délicats comme les attentats de Paris ou la montée de l’extrême droite dans notre pays. Il donne la parole aux émigrés qui n’ont pas toujours l’occasion de s’exprimer sur ces événements dans les médias. Pour Pablo Muñoz Gomez, « Typiquement ces cours d’intégration servent à ça, crever l’abcès. »
Le réalisateur n’a pas encore eu l’occasion de revoir les personnes présentes dans le documentaire, il les reverra toutefois fin octobre pour l’avant-première du film à Anvers.
Retrouvez deux extraits du film ici et ici.