Deux heures de voyage. C’est comme ça que l’on pourrait voir le film Mal de pierres de Nicole Garcia. Un voyage au travers des paysages splendides et provençaux. Un voyage dans le temps également. Des années 40 aux années 50, l’histoire nous fait traverser deux décennies.
Au début du film, Gabrielle est une adolescente éperdument amoureuse de son professeur. Fragilisée par cette relation impossible, elle frôle des instants de folie. Trouble de l’esprit, mais pas uniquement.
À la limite de la folie
Gabrielle, interprété par une Marion Cotillard sans ride (on y croirait presque), souffre du mal de pierres, une maladie provoquant des douleurs aux reins quasi insurmontables. Ses parents, désirant se débarrasser d’elle au plus vite, l’offrent à José, un ouvrier agricole, parfaitement incarné par l’acteur espagnol Alex Brendemühl. Son accent et son charme feraient tomber n’importe quelle fille de la planète… si ce n’est Gabrielle, qui décide de ne pas l’aimer.
L’action débute véritablement une fois que la jeune fille se retrouve en cure pour soigner ses coliques. Une rencontre va dès lors changer le cours des choses. Entre fantasmes, réalité et regrets, tout s’emmêle. Il faudra alors attendre la fin et un beau plan panoramique pour revenir au présent et parvenir à dénouer le fil séparant l’illusion du réel.
Louis Garrel et Alex Brendemühl s’illustrent
On retrouve une Marion Cotillard habituée à ce genre de rôle. Le personnage de Gabrielle lui colle très bien à la peau, presque trop. On se demande si elle sortira un jour de ce registre de femme fragile, touchante et quelque peu rebelle, comme on a déjà pu la voir dans De rouille et d’os ou Deux jours, une nuit. Louis Garrel excelle dans son rôle de jeune officier mais, celui qui se détache vraiment du lot, est l’acteur Alex Brendemühl, qui brille de par sa présence naturelle.
Pour ce qui est de la réalisation, on reste dans un schéma très classique. Nicole Garcia parvient malgré tout à nous bouleverser grâce une certaine tendresse qui traverse tous les plans et les personnages. Elle crée également la surprise avec une fin déconcertante, qui nous donne le sentiment d’avoir été correctement manipulés.