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05
Oct
2016

Le nouveau film de Fabrice Benchaouche a été diffusé dans les salles namuroises pour sa première mondiale.

Noémie Lins a rencontré le réalisateur Fabrice Benchaouche lors de la 31e édition du FIFF. Crédit photo: Diana Vos

Timgad ou comment montrer l’antinomie du football

Le nouveau film de Fabrice Benchaouche, intitulé Timgad, a été diffusé pour la première fois devant un public ce samedi 1 octobre à l’occasion du Festival international du film francophone de Namur. Une occasion pour le réalisateur qui, après trois courts-métrages (Un petit serviceTout l’univers et Jérusalem) a présenté ici le premier long métrage de sa carrière. Dans son film, on retrouve quelques thématiques fortes, à savoir les stéréotypes féminins/masculins, la pauvreté, mais également le sport comme vecteur de mobilisation dans la société.

Patrimoine algérien

Mais Timgad, c’est avant tout une cité antique au nord-est de l’Algérie. Surnommé le «Pompéi de l’Afrique du Nord », Timgad a été classé au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO en 1982. Le Maghreb, ce n’est pas uniquement un monde arabe ; c’est aussi 600 ans de présence romaine et des ruines ancestrales. Ce film a mis huit ans à se monter et même dix ans en comptant l’écriture, la post-production et la présentation dans les festivals. Le tournage, au contraire, a été plus court, 32 jours, pour des raisons budgétaires. Trop court même, par rapport aux attentes de l’équipe.

L’histoire parle de Jamel, un français d’origine algérienne, venu dans le pays de ses ancêtres dans le cadre de son métier d’archéologue. Ancien joueur de football, il sera très rapidement désigné comme entraineur de l’équipe locale « La Juventus de Timgad ». Un rôle qu’il va accepter et une équipe sera montée dans la foulée avec des jeunes de 12 ans, sans chaussures, sans maillots, sans même le moindre stade, mais qui disposent d’un talent inné pour le ballon rond. Un scénario qui lui a été inspiré par ses précédents films publicitaires, comme il l’explique dans l’extrait d’interview ci-dessous.

 

 

« Le football, ça réunit la pauvreté la plus incroyable et la richesse la plus indécente dans la même tribune, au même endroit. »

L’Algérie, c’est 14 millions de personnes qui vivent dans la pauvreté. Le film interroge sur la nécessité d’être riche pour trouver le bonheur. On voit des gamins courir, s’amuser, défendre leur équipe de football alors qu’ils ne disposent pas d’un maillot, ni même d’une paire de crampons. Quand on pense football, on pense forcément argent, sponsors et complexes gigantesques. Ici, c’est tout l’opposé. En remportant un match, les enfants ont juste le droit de boire… un verre de Pepsi. Mais c’est le rêve qui va les unir, le rêve d’atteindre une grande finale qui se déroulera à Marseille. « Battez vous pour votre rêve », crie l’entraineur. Mais pour cela, il faudra décrocher la première place de leur groupe. Un challenge loin d’être évident, avec l’équipe adverse très coriace, prête à tout pour mettre son adversaire KO.

 

Foot au féminin ?

Une thématique importante dans ce film est lié aux stéréotypes que l’on peut faire entre les hommes et les femmes. Les filles ont-elles vraiment leur place dans une équipe de football ? Le foot n’intéresse-t-il pas que les hommes ? Pour Mokhtar, chef du village dans le film : « La place d’une fille est dans une cuisine, à torcher les bébés ». Or, Naïma, une jeune de la cité, voudrait rejoindre l’équipe de foot. Son père à du mal à accepter ce choix qui va à l’encontre des traditions du village. Est-ce que l’amour va faire pencher la balance, le faire changer d’avis ? C’est l’une des intrigues qui traverse le film de part en part.

La tournée vient à peine de débuter pour le réalisateur, qui va ensuite défendre son film au festival de Montpellier, le Cinémed. La sortie en salle est programmée au 28 décembre en France et en Belgique. Intrigué par la trame ? N’hésitez pas à regarder la bande annonce ci-dessous pour ensuite, pourquoi pas, vous rendre au cinéma pour visionner ce film qui vous emportera sous le soleil algérien.

 

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