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Portrait Philogène Feraille
16
Oct
2015

Rencontre avec la plus décalée des Gembloutoises

Complètement à l’ouest, Philogène Feraille ne perd pas le nord

Le ciel est gris, il fait froid. Nous atteignons la place Saint-Guibert en face de l’ancienne abbaye. Nous nous réfugions dans l’Estaminet, petit établissement chaleureux renfermant les vestiges des anciennes fortifications de la ville. La femme qui se cache derrière Philogène Féraille nous y a donné rendez-vous, nous peaufinons nos questions en attendant son arrivée.  Elle arrive la démarche assurée, nous la sentons sûre d’elle, elle dégage l’aura d’une femme forte de caractère. Dès les premiers mots échangés, nous avions compris que notre entretien allait très vite perdre de son sérieux, tant l’esprit de l’humoriste est décalé. Elle nous explique qu’elle préfère ne pas voir son identité divulguée pour entretenir le mystère.

La Philogenèse

L’origine de son personnage remonte à sa tendre enfance, dans les années 70. A l’époque, elle a commencé à chanter à la chorale de l’Orphéon Royal de Saint-Guibert. Elle a eu l’occasion d’y rencontrer des personnes âgées atypiques dont les mimiques l’amusaient.

« Le dimanche, lors des réunions de famille, je montais dans la garde-robe de ma maman, je mettais ses vieilles reliques et je sortais tout le répertoire de la chorale en imitant leurs mimiques. Et déjà à l’époque, mes oncles et mes tantes ne venaient que pour ça.»

Mais notre gembloutoise quitte la chorale à 17 ans et s’émancipe. L’année d’après, elle s’installe dans son chez elle et commence à travailler. Cette décision va l’éloigner de son personnage, faute de temps pour s’y consacrer. Dommage, elle a l’intime conviction qu’elle aurait pu débuter une belle carrière d’humoriste.

Puis l’eau a coulé sous les ponts, la boute-en-train désormais rangée garde tout de même son personnage quelque part au coin de sa tête. Lorsqu’elle travaillait à l’Université de Gembloux, elle devait gérer le fichier d’adresses de tous les agriculteurs belges.

« C’est tout à fait par hasard que je suis tombé sur un prénom : Philogène, et un nom plus loin dans la liste: Féraille qui m’ont interpellée. J’ai associé les deux, j’ai donné un âge à mon personnage : 82 ans. J’ai trouvé ça trop plat, donc j’ai dit « elle les aura demain ». Ça fera chier les gens pour les gros titres mais je vais quand même le garder. »

A l’âge de 40ans, suite à un souci de santé, elle est forcée d’arrêter son boulot. Au bord de la dépression, elle décide de se replonger dans son personnage et commence à écrire des sketches. A partir de ce moment, tout s’enchaîne. Elle présente son personnage à Albert Roulive, un humoriste namurois qui organise de petits cabarets pour lancer de nouveaux artistes. Elle plaît immédiatement.

Votez Ferraille !

En 2010, la crise politique enlise la Belgique dans une période de 541 jours sans gouvernement. Le ridicule de la situation interpelle Philogène qui, patriote dans l’âme, se révolte dans une parodie de la chanson «Tu veux ou tu veux pas» de Zanini. Sa vidéo « T’es belge ou tu nl’es pas » est celle qui compte, à ce jour, le plus de vues parmi ses productions YouTube.

Elle nous raconte comment lui est venue l’idée de cette parodie :

«Ce qui me faisait quand même mal dans mes tripes belges, c’est qu’on veuille séparer les Wallons des Flamands […] C’est la chose la plus ridicule que j’ai vue ici en Belgique : c’est qu’un homme politique payé pour ça ait des idées de merde pareilles. »

Suite à cette vidéo, son compte Facebook a été subitement supprimé et, selon elle, ce n’est pas un hasard… Un homme politique n’a semble-t-il pas apprécié la mélodie.

« L’humour sert à informer les gens qui gouvernent de la bêtise qu’ils peuvent créer. Ce n’est pas une critique. Je leur tire juste leurs lunettes sales ; je leur mets deux petites claques pour les réveiller un petit peu ; qu’ils regardent bien la réalité de la vie, des choses, et ça… c’est important ».

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6 Responses to “Complètement à l’ouest, Philogène Feraille ne perd pas le nord”

  1. danylouviaux@gmail.com' louviaux dit :

    hello phylo continue sur ta lancée, de temps en temps il faut bien
    taquiner les c…. qui nous gouvernent, tu le fais gentillement, autant rire des conneries qu’ils nous affligent sans arrêt. Si ça leur plait pas
    bin qu’ils aillent se coucher afin qu’ils se réveillent avec des promesses plus croyables, et surtout avec l’intention de les respecter, car pour le moment c’est plutôt paroles paroles et paroles. Seul notre porte-feuille s’en ressent, pendant ce temps eux ils ripaillent sur notre compte. allez à plus et à bientôt j’espère ta copine eudoxie prieu de menugoute lol

  2. claudine_goffin@yahoo.fr' Goffin claudine dit :

    Je savais qu’en t’engageant comme secrétaire du PATO tu serais la meilleure. Le meilleure en tout d’ailleurs, en rire, en blague, en connivence avec les imbécillités qu’on pouvait faire comme refaire un monde où toutes les gens rigoleraient ensemble. On pouvait aussi donner des coups de gueule sur l’un ou l’autre emmerdeur. Quelle entente on avait, ça je ne l’oublierai jamais. Gros bètches

    • philogeneferaille@hotmail.com' Philogène Feraille dit :

      Haaaaaaaaaa ma Claudine, si j’avais 20 ans de moins et savoir tout ce que je sais aujourd’hui, je te prie de croire que les emmerdeurs je les auraient bien laissé pour ce qu’ils valaient.
      L’aventure n’est pas finie ma belle, elle ne fait que commencer 😀

  3. Reste qui tu es Philo. Tu es géniale et tu titilles bien juste où il faut et quand il faut.

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