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Les jeunes et le malaise de l’insécurité

En 2012, un café citoyen, à l’initiative des équipes populaires du Brabant Wallon, avait mis à l’honneur le thème de la sécurité ou pour certains, de l’insécurité, à Nivelles. Une des problématiques qui intéressent le plus la population nivelloise. Or, aujourd’hui, lorsqu’on se balade dans les rues de Nivelles et que l’on questionne les passants sur ce sentiment d’insécurité, celui-ci semble être peu partagé par la population. A une exception près. Les jeunes ! Leur regroupement, leur simple présence parfois, semblent gêner une partie des habitants de la ville. Un malaise qui a poussé les pouvoirs locaux à développer plusieurs initiatives et à créer des structures adaptées.

« Tout es déjà mis en œuvre » pour le Bourgmestre et le chef de zone de la police

La jeunesse nivelloise, fort présente dans les rues de la cité aclote, suscite chez certains habitants une impression d’insécurité. Pour remédier à ce problème et au sentiment qu’il engendre, la solution semble être la création d’une structure adaptée pour les accueillir.
D’un côté, se positionnent les responsables communaux en charge de la sécurité. Pour eux, les problèmes qui concernent la jeunesse ne sont pas forcément liés à la sécurité. Le plus important est de répondre à la demande et être à l’écoute des jeunes. C’est dans cette optique qu’un conseil communal de la jeunesse puis un conseil des adolescents ont successivement vu le jour, à l’initiative du Bourgmestre en fonction, Pierre Huart.
Cette politique est au centre aussi des préoccupations de Pascal Neyman, le chef de la zone de police, mais pour lui l’essentiel a déjà été fait. « On a un ensemble d’action et aussi un pôle jeunesse. Tout ça a porté ses fruits et maintenant on peut se consacrer à l’essentiel. Les priorités sont aujourd’hui aussi placées sur toutes les matières satellites qui sont également essentielles pour le bien-être des citoyens mais aussi des jeunes ». De plus, selon lui, l’offre dédiée aux jeunes est suffisante dans la ville : « Quand une jeunesse est oisive elle fait un peu n’importe quoi. Ici la jeunesse est occupée. Il y a une maison des jeunes ».
Une maison des jeunes ? « Plutôt un local » comme le souligne Emilie Baessens, responsable de la cellule de prévention à Nivelles. L’établissement n’ayant pas encore toutes les caractéristiques requises pour être reconnu auprès de la Fédération des maisons de jeunes. Cela dit, l’étroitesse des lieux ne l’a pas empêché d’être rapidement adopté.

L’objectif premier de la cellule de prévention : trouver une structure d’accueil…

Ce « local » apparait comme une aubaine car il permet maintenant aux ados de se retrouver, de jouer et même d’avoir accès à certaines activités durant les vacances scolaires ou après les examens. Jusque-là, ceux qui voulaient s’épanouir en dehors des activités structurées (clubs de sport…) n’avaient que l’entrée du centre culturel ou le parc de la ville comme lieu de rencontre, comme le rapporte le compte rendu d’un café citoyen organisé par les équipes populaires du Brabant Wallon en 2012.

Cependant, ce succès a son revers. La petite pièce ne peut accueillir tous les adolescents, parfois cinquante le même jour, et elle se situe au milieu d’une chaussée piétonne réputée comme calme. Les jeunes trop nombreux par rapport à la superficie du local, vont alors dans la rue ce qui a pu et peut gêner les riverains par moment. La cellule de prévention est donc à la recherche d’un nouveau centre pour pouvoir recevoir tout le monde de manière efficace.

…. Tout en limitant au maximum la répression.

Si cet aspect matériel a, de manière générale, amélioré leurs conditions d’accueil, l’un des autres objectifs de cette cellule est de privilégier la prévention à la répression. « Si des groupes sont considérés comme problématiques, l’éducatrice se rend sur place. On essaye de limiter au maximum la verbalisation, bien qu’elle soit possible dès 16 ans » observe la responsable de la cellule de prévention qui prône une approche pédagogique et pacifique du problème.

Enfin il reste encore un problème et pas des moindres : le raccourci, délinquance égale adolescence.
Alors que des mesures concrètes peuvent être mises en place pour favoriser le rassemblement des jeunes, il n’existe malheureusement pas de remède miracle à ce problème de stigmatisation. Ce dernier repose sur une interprétation subjective de l’insécurité qui s’ajoute à un problème actuel où « les gens ne supportent plus le moindre dérangement, ils ne savent plus parler, ont peur de tout » complète Emilie Baessens. Il n’est donc par rare qu’elle reçoive des plaintes parfois extravagantes. Ces plaintes qui vont des adolescents qui ne devraient plus attendre aux arrêts de bus à ceux qui ne doivent plus jouer au football sur…un terrain de football. Ce problème intergénérationnel est récurrent mais il pourrait se résorber en parti par le dialogue ou la médiation. Malheureusement « ces mesures sont quasi-inexistantes » conclut Emilie Baessens.

Au final, un grand pas en avant a déjà été fait pour répondre à la demande des jeunes. Toutefois, essayer de résoudre ce problème d’apriori et de préjugés favoriserait sans aucun doute la cohésion sociale au sein de la cité aclote.

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