Ce n’est pas nouveau. Le développement durable, la lutte contre le réchauffement climatique ou encore l’économie circulaire figurent actuellement parmi les préoccupations politiques. Dans cette optique, la ville de Nivelles, a lancé son propre trophée de l’économie circulaire, une première en Wallonie.
L’économie circulaire ? C’est une économie qui s’oppose au circuit traditionnel de l’économie (extraire, produire, consommer et jeter) notamment par le biais du recyclage, de la récupération, et de la réutilisation, tout en prenant en compte les impacts environnementaux dès la conception d’un bien ou service.
Pionnière dans ce domaine, Nivelles a choisi d’inclure cette initiative dans le cadre de son Agenda 21, un plan local de développement durable.
« Nivelles a décidé de faire la promotion de l’économie circulaire et de faciliter la vie des entreprises »
Octobre 2013, la ville de Nivelles lance un grand projet sociétal. Un panel composé des forces vives de Nivelles (associations, entreprises, absl…) et des citoyens se concerte pour définir des objectifs afin de renforcer le développement durable dans la cité aclote. Au final 54 actions sont proposées pour concrétiser ces objectifs. Parmi celle-ci, une qui concerne l’économie circulaire. Après un long processus qui aura duré un an, est adopté en 2014 l’Agenda 21 de Nivelles.
Pascal Rigot (écolo), troisième échevin de Nivelles, ajoute : « Pour l’économie circulaire un groupe a décidé de continuer le travail. Ce groupe était composé de l’asbl Nivelles- Entreprises, des citoyens, des entrepreneurs et des membres de l’administration communale. L’idée d’organiser un concours est venue très vite. On a choisi la thématique globale de l’économie circulaire et pas seulement un segment en particulier. »
Une initiative louée, mais surtout nécessaire pour Philipe Lange, administrateur et secrétaire à Nivelles-Entreprises, l’asbl qui assure le support financier du projet : « L’importance de l’économie circulaire ? Elle concerne tout le monde aujourd’hui dans la mesure où si on ne change pas notre fusil d’épaule, notre philosophie, on va droit dans le mur ».
Ce trophée s’adresse donc à tous les porteurs de projet pour à la fois encourager ceux qui ont déjà développé un projet en 2015 et motiver ceux qui en ont l’idée. « Le but est de faire la promotion de l’économie circulaire mais aussi de la soutenir » rajoute Pascal Rigot.
Il faut «matérialiser, développer, pérenniser » l’économie circulaire pour Pascal Rigot
Comment se concrétisera ce trophée ?
Dans un premier lieu tous les porteurs de projets, situés à Nivelles, et dont l’initiative englobera un ou plusieurs des sept piliers de l’économie circulaire, devront déposer leurs idées avant février 2016.
Dans le même temps, les projets retenus permettront à leurs auteurs de recevoir une formation informelle pour les aider à développer leurs business plan, constituer leurs projet, voir des personnes de références…
Enfin en second lieu, en avril/mai, un ou plusieurs lauréats seront désignés. Ceux-ci seront accompagnés par des consultants et des spécialistes qui les aideront à lancer leurs opérations. Le tout grâce à un budget de 15.000€ pris en charge par l’Union des Classes Moyennes, l’un des partenaires de ce trophée.
Il reste une question en suspens. La réussite sera-t-elle au rendez-vous ?
Difficile à dire selon Philipe Lange car « on ne sait pas dire si il existe, à Nivelles, des entreprises qui ont déjà mis en place des principes de l’économie circulaire. On espère tout de même susciter l’intérêt. On part à l’aventure, c’est une première en Wallonie. Si une vingtaine d’entreprises répondent présent, on sera ravi ». Un constat partagé par l’échevin écolo de Nivelles pour qui « le concept d’économie circulaire à Nivelles en est aux balbutiements. Il faut réussir à l’inscrire dans un schéma durable. »
Le secteur le plus motivé semble être celui de l’agriculture, de l’alimentation de manière plus générale.
C’est dans ce domaine que l’on retrouve Pascale Matroux, à l’origine de « C’est trop bon », un projet qui vise à encourager les jeunes à manger de manière responsable. Pour elle « le coté durable compte beaucoup. Il faut mieux gérer et valoriser les déchets. L’aspect solidaire par rapport à la chaine alimentaire est aussi important que la lutte contre le gaspillage. »
Bien qu’elle hésite encore à participer au projet, elle insiste sur le fait « qu’il n’y a pas de petit ou gros projet lié à l’économie circulaire. C’est chouette d’encourager ce genre d’initiative, de les accompagner, de leur donner des personnes ressources ».
Succès ou pas, ce trophée est une première en Wallonie. Surtout quand une commune en est l’initiatrice « car celle-ci a peu de levier au niveau économique » explique Pascal Rigot. La province du Brabant Wallon serait d’ailleurs elle-même intéressée pour accueillir et organiser ce type de projet.
Cela peut conforter la ville de Nivelles dans la pertinence de son initiative est en encourager d’autres à poursuivre dans cette voie.