A Nivelles, une des priorités politiques est la promotion de la mobilité douce tout en luttant contre le trafic routier. Dans un contexte qui va voir se tenir durant douze jours la COP21, la 21ème conférence mondiale sur le climat, il est de bon ton de rappeler que même à l’échelle d’une ville il est possible de lutter contre le réchauffement climatique.
Afin de favoriser cette dite-mobilité douce, plusieurs mesures ont été prises dans la cité aclote.
L’objectif est alors de pousser les gens à utiliser les transports en commun, les pistes cyclables tout en réduisant au maximum l’émission de gaz à effet de serre. Récemment, on a pu voir l’apparition d’une station-service de gaz naturel, d’une borne de recharge électrique, de zone « 30 » en ville, avant, peut-être, l’arrivée de parkings partagés. Une autre solution est de trouver des alternatives à l’utilisation individuelle de la voiture.
Wibee, « c’est la voiture des voisins » !
C’est dans cette optique qu’a été instaurée la première station de voiture partagée de Nivelles (près de la gare), via le projet Wibee. Pour l’un des cofondateurs, Pierre Oldenhove, « l’idée est d’appliquer un modèle de partage de voiture au sein d’une communauté de voisin ». Selon Valérie de Bue, l’échevine de la mobilité de la ville, « ce projet de voiture partagée fait partie d’une politique déjà mise en place depuis plusieurs années ». En effet après que la ville ait lancé un appel à projet, deux offres sont arrivées sur la table, Cambio et Wibee. Cependant, celle de Cambio (qui avait déjà failli s’implanter dans la ville en 2013) ne fût pas introduite à temps, ne laissant qu’une offre à examiner : Wibee.
Ce service est donc désormais accessible à tous les nivellois grâce à une application disponible sur smartphone. En effet, la plateforme permet de réunir tous les utilisateurs situés à proximité qui peuvent alors choisir un forfait en fonction de leur fréquence d’utilisation de la voiture.
Wibee, un service qui sort du lot
Si le concept de partage de voitures n’est pas inédit, la société Wibee se démarque toutefois de la concurrence en proposant une formule supplémentaire. Le nouvel aspect est basé sur le principe des « ambassadeurs ». Des particuliers peuvent mettre à disposition des voisins du quartier leur propre véhicule. Ce système permet également d’assurer collectivement les frais liés à l’utilisation de la voiture. Une mobilité collaborative qui permet aux communautés de gérer eux-mêmes leurs déplacements. « Ce qui nous a poussé à développer le projet, c’est nous sommes convaincus que la mobilité c’est beaucoup d’autonomie. On peut créer la mobilité tous ensemble. Il faut juste que les gens prennent conscience que chacun peut créer de la mobilité autour de soi », explique Pierre Oldenhove.
Cette philosophie a retenu l’attention de l’échevine de la mobilité. « Wibee est plus tourné vers l’économie de partage. Une personne qui accepte de partager sa voiture avec d’autres, c’est aussi un amortissement plus rapide sur les coûts d’une voiture grâce au défraiement. La voiture revient moins chère que si la personne ne la partageait pas. On passe donc de la simple location à une vraie économie de partage ».
D’autres projets de partage prévus
Une démarche qui se retrouve dans plusieurs projets de la ville de Nivelles comme par exemple le parking privé partagé mis en place avec la collaboration de la société bruxelloise BePark. Aujourd’hui, l’économie de partage, vu pour beaucoup comme la meilleure transition écologique, semble trouver petit à petit sa place dans nos sociétés. Selon l’échevine de la mobilité « les projets les plus innovants en terme de mobilité passent aujourd’hui par le partage et cela a un impact très positif sur l’environnement ».
Il y aurait actuellement une quinzaine d’utilisateurs sur Nivelles, un mois après la mise en service de la première « voiture Wibee ». Pour Valérie de Bue « il est encore trop tôt pour faire un bilan approfondi, et il faut aussi le temps que le service se fasse connaitre ».
Un démarrage en douceur, mais suffisant pour Pierre Oldenhove qui considère « qu’une voiture est bien utilisée à partir du moment où elle roule 20.000km par an. On pense donc, qu’il faut en moyenne, quatre ou cinq personnes pour que la voiture soit économiquement rentable ».
L’objectif de Wibee est sans aucun doute de s’imposer dans le paysage nivellois. Il ne reste plus qu’à convaincre les aclots de créer leurs propres communautés de partage de voiture.
