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13
Nov
2015

Edmond Leburton, premier ministre entre 1973 et 1974, a inscrit Waremme dans le paysage belge.

Edmond Leburton, un leader à Waremme

A l’heure de présenter la commune de Waremme, difficile de passer à côté d’Edmond Leburton. Celui qui a dirigé la localité liégeoise pendant plus de quarante ans est une véritable icône tant il a contribué au développement de sa commune. Les légendes disent que nul n’est prophète en son pays. Edmond Leburton si.

Malgré plus de 60% de terres agricoles sur son territoire, Waremme est aujourd’hui une ville qui bouge. Rues commerçantes, centre culturel, gigantesque complexe sportif, multitude de moyens de transport à portée de main, lien direct avec les grandes villes… la commune liégeoise peut se targuer de bénéficier de nombreuses infrastructures de qualité. Ce résultat, il est en grande partie dû au travail réalisé par Edmond Leburton. Bourgmestre de Waremme de 1947 à 1987, celui qu’on surnommait le « Grand chef blanc » en raison de sa chevelure particulière a marqué de son empreinte la localité liégeoise.

Une ascension fulgurante

Edmond Leburton voit le jour le 18 avril 1915 à Lantremange, près de Waremme justement. Fils de cafetier, il affichera rapidement ses ambitions en se lançant dans des études universitaires. « Aussi bien au début de sa carrière qu’à son apogée, Edmond a toujours été quelqu’un avec des idées très claires et bien ancrées », partage Guy Coeme, celui qui l’a cotoyé pendant de nombreuses années et qui est considéré par beaucoup comme son fils spirituel. « Même l’horreur de la guerre ne l’a pas arrêté. Après avoir été emprisonné, il a réussi à s’enfuir et rallier la résistance, c’est dire son niveau de détermination. »

Une détermination qui lui fera également gravir les échelons au sein du mouvement socialiste, l’autre grand combat de sa vie. « Les questions sociales ont toujours été la priorité d’Edmond Leburton », se rappelle Guy Coeme. « Il a d’ailleurs grandement contribué au système social que nous connaissons ». Après avoir travaillé avec Achille Van Acker et Léon-Eli Troclet, les principaux artisans du système de sécurité sociale, Edmond Leburton enchaînera les ministères avant de connaître l’apogée de sa carrière politique.

Premier, Shah et Leburtown

Edmond Leburton entre dans une autre dimension lorsqu’il devient, en 1973, Premier ministre. « Ce fût un moment historique pour lui, pour Waremme et pour le mouvement socialiste wallon », précise Guy Coeme. « La Belgique n’avait jamais eu de chef d’Etat wallon socialiste avant lui. » Depuis, seul Elio Di Rupo a occupé ce poste mais Edmond Leburton a marqué sa génération. « C’était quelqu’un qui aimait rayonner en public », se rappelle son successeur à la tête de Waremme. « Il a noué des liens avec de grandes personnalités de l’époque qu’il faisait venir à Waremme ». Leburton et sa dimension internationale étaient devenus « Leburtown » pour la presse. Le Shah d’Iran a par exemple passé quelques heures dans la commune liégeoise. Et même si l’on reconnaissait la nouvelle dimension prise par le bourgmestre waremmien, les critiques ne tardaient cependant pas à prendre le dessus. On lui reprochait en effet des relations trop proches avec certains leaders douteux comme Tito, Ceaucescu ou Mobutu.

Finalement, le soleil Edmond Leburton arrêtait de rayonner un an seulement après sa prise de fonction. Un partenariat douteux avec une entreprise iranienne mettra fin à l’aventure du bourgmestre à la tête du pays. Il trouvera du réconfort chez lui, à Waremme, où ses habitants n’oubliaient (et n’oublient toujours) pas la visibilité unique qu’il avait donné à la commune. Encore aujourd’hui, on est reconnaissant. « Waremme ne serait certainement pas ce qu’elle est sans cet homme », confie une habitante qui y vit depuis 35 ans. Edmond Leburton s’est éteint le 15 juin 1997. Depuis, plusieurs infrastructures un peu partout dans la ville portent son nom, symbole d’une commune qui n’a pas fini de dire merci au « Grand chef blanc ».

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