Guillaume Joachim, Edmond Leburton, Guy Coeme et Jacques Chabot. Tels sont les noms de quatre derniers bourgmestres de Waremme. S’ils ont officié à des époques différentes, ils partagent tous une chose en commun : le parti socialiste. Un point commun qui fait que depuis plus de 100 ans, à Waremme, on roule à gauche.
Le 11 octobre 2014, toutes les personnalités politiques socialistes se sont retrouvées à Waremme pour fêter un anniversaire quelque peu particulier. En effet, la commune liégeoise fêtait ses 100 ans passés sous mayorat socialiste. Pour l’occasion, une exposition prenait place dans la Maison du Peuple, située à quelques pas de la gare. Une réception s’est également tenue avec un invité de marque : Elio Di Rupo, premier wallon à occuper le poste de Premier Ministre depuis un certain Edmond Leburton.
Premier ministre entre 1973 et 1974, Edmond Leburton a été l’homme fort de la commune pendant plus de 40 ans et a inspiré ses successeurs dont Jacques Chabot, le bourgmestre actuel. « Edmond Leburton m’a directement pris sous son aile lorsque j’ai débuté ma carrière politique en 1976. Il voulait alors avoir des jeunes sur sa liste. Il m’a appris comment dialoguer, négocier, planifier ou encore aborder un problème. Ça a été une expérience formidable. »
Si Leburton l’a inspiré, Jacques Chabot n’a jamais souhaité qu’on le compare à l’ancien Premier Ministre. « Je n’aurai jamais la prétention de me hisser à son niveau. Cependant, c’est un défi de lui succéder car il a apporté beaucoup à la ville tout comme Guy Coeme. Mais les époques ont changé, maintenant il faut faire plus avec moins d’argent. »
Concernant les 100 ans de mayorat, le bourgmestre de 62 ans exprime une immense fierté mais refuse de parler de dictature. « Ce siècle de majorité socialiste est avant tout le résultat de ce que mes prédécesseurs ont réalisé. Au début du siècle, Waremme était une bourgade, alors qu’aujourd’hui, elle a tout d’une grande ville. Il a fallu tout construire et bien évidemment cela a un coût. À l’heure actuelle par exemple, Waremme compte plus de 600 logements sociaux. Il n’y a aucune autre commune dans l’arrondissement qui propose cela. Nous avons essayé de respecter la majeure partie de nos engagements sans pour autant faire de folies. »
Depuis qu’il est à la tête de la commune, Jacques Chabot a dû faire face à une opposition qui a toujours pensé au bien-être des Waremmiens tout en tentant de secouer la majorité en place. « En 35 ans de carrière, j’ai connu des oppositions qui ont été très constructives. J’ai toujours pu compter sur eux pour faire avancer des dossiers pour les besoins des habitants.Le leader waremmien remarque cependant une évolution dans le chef de l’opposition. « Nous travaillons avec une opposition assez jeune à l’heure actuelle et cela se voit lors des conseils communaux. Ils sont beaucoup plus engagés et prêts à débattre. »
Une déclaration que valide Laurent Moor, conseiller communal et membre de Waremme-Ensemble. « Waremme-Ensemble a la volonté de bien faire les choses dans l’intérêt des Waremmiens », explique le membre de l’opposition. « Je crois que le bourgmestre constate surtout un changement radical avec les précédentes oppositions. Nous ne négligeons aucun détail dans chaque décision prise par le Collège, ce qui n’arrivait jamais avant à Waremme. Cela oblige à présent le bourgmestre et ses échevins a travaillé de manière bien plus sérieuse sur chaque dossier. »
Malgré une grosse activité, l’opposition souffre cependant toujours d’une majorité absolue intraitable lors des conseils communaux. Une situation qui pourrait, à long terme, désespérer Laurent Moor et Waremme-Ensemble ? Pas vraiment. « Nous savions à quoi nous attendre en créant cette liste », confie Laurent Moor. « L’opposition a dû repenser sa manière de travailler. Aujourd’hui, nous voulons surtout être au contact des Waremmiens en rassemblant nos forces. A titre d’exemple, nous faisons beaucoup de porte-à-porte et organisons plusieurs manifestations. Il faut que les citoyens de Waremme prennent connaissance de nos idées pour la commune. Si l’on veut espérer renverser l’hégémonie socialiste, il faut montrer aux Waremmiens, qui votent pour eux par habitude, qu’une alternative est possible. »
