Ce vendredi 3 avril, deuxième jour du colloque « Jeunes, Médias et Diversités », nous avons eu l’opportunité d’assister à une nouvelle série de conférences s’inscrivant dans des thématiques davantage centrées sur les jeunes. Il est 17h, l’heure de faire le bilan de ce colloque à travers les témoignages de Martine Simonis, Secrétaire Générale de l’Association des Journalistes Professionnels, Nicoleta Fotiade, co-fondatrice et présidente de Mediawise Society et deux étudiants reporters pour le Bruxelles Bondy Blog, Olivier Nélis et Elisabeth Evrard.
Un des premiers objectifs de cette table ronde était de réunir le monde professionnel et le monde universitaire pour faire le bilan de cette rencontre. En proposant le témoignage de deux professionnels et de deux étudiants, les organisateurs du colloque ont souhaité initier un dernier échange, plus critique, sur l’ensemble du colloque. Martine Simonis, Secrétaire Générale de l’Association des Journalistes Professionnels et Nicoleta Fotiade, co-fondatrice présidente de Mediawise Society, ont ainsi pu apporter leur propre expertise aux débats.
« Il y a 20 ans, on ne parlait pas du tout de diversité dans les médias. »
Pour Martine Simonis, la grande surprise du colloque réside dans la diversité des contributions. « On a eu la chance d’avoir une grande diversité, lors d’un colloque qui traite de la diversité justement, tant sur les thèmes abordés que sur les différents intervenants. » Des interventions qui ont apporté une multitude d’informations sur les divers enjeux interculturels et intergénérationnels des représentations médiatiques. La réflexion sur la diversité des pratiques médiatiques est en constante évolution. « Il y a 20 ans, on ne parlait pas de diversité » confirme Martine Simonis. Aujourd’hui, on constate que cette diversité s’intègre de plus en plus dans les productions médiatiques. Comme le fait également remarquer Elisabeth Evrard, étudiante et jeune reporter pour le Bruxelles Bondy Blog, « les futures générations de journalistes et nous-mêmes faisons partie de cette nouvelle génération qui prend la diversité en considération dans ses différentes productions. » Une remarque qui a finalement évoqué le besoin, voire l’évidence, d’intégrer le débat sur la diversité dans toutes les conférences liées à la thématique des médias. Nicoleta Fotiade, qui tente de développer l’éducation aux médias en Roumanie, a insisté sur la pertinence d’intégrer les jeunes dans les thématiques abordées pendant ces deux jours. Selon elle, il est très important de se pencher sur les difficultés rencontrées par une jeunesse trop souvent oubliée par le discours médiatique dominant. S’interroger, analyser et enquêter sur l’univers des jeunes, observer comment ils se définissent eux-mêmes à travers les médias, constituent des démarches fondamentales pour veiller à la qualité des productions journalistiques. Exprimer son identité, appréhender les problèmes de racisme et d’interculturalité, défaire les préjugés culturels ou religieux : tant de thématiques sur lesquelles le colloque « Jeunes, Médias et Diversités » a su apporter un éclairage captivant.
« Il a été très difficile de couvrir ce colloque ! »
Malgré cette diversité des interventions et tous les retours positifs exprimés, nous retiendrons cependant la grande complexité de ce colloque dans son ensemble. Le manque de temps a été un facteur déterminant dans la compréhension des différentes communications. Souvent accélérées voire même coupées, les présentations de chacun manquaient parfois de quelques minutes supplémentaires afin que le public puisse mieux aborder les sujets. La difficulté à illustrer la diversité autrement qu’avec des tableaux d’analyses et de statistiques s’est fait également ressentir. Parmi toutes ces analyses et recherches scientifiques, difficile de créer le lien entre chercheurs et producteurs de contenus. Pour Martine Simonis, il aurait fallu confronter un peu plus les chercheurs avec les médias afin de non seulement débattre sur les thématiques de la diversité, mais aussi de trouver les solutions adéquates aux différents problèmes qui se sont posés. Dès lors la compréhension s’est révélée difficile entre chercheurs et médias. L’exemple type d’une communication interculturelle où deux communautés, n’ayant pas les mêmes codes, tentent de s’entendre autour d’une thématique universelle.
Enfin, nous relèverons le caractère complexe des conférences d’un tel colloque. « Bien qu’il s’agisse d’analyses scientifiques et de thèses de doctorat, comment parvenir à faire passer le message avec des termes si spécifiques ? Nous devons traduire toutes ces choses passionnantes de manière intelligible, à travers une vulgarisation pour le plus grand nombre. » souligne Martine Simonis. Les propos des deux étudiants en journalisme ne viennent que confirmer cette « inintelligibilité » pour des personnes peu initiées à ce type de réflexions scientifiques : « Notre rôle, en tant que reporters pour le Bruxelles Bondy Blog, a été de couvrir l’entièreté de l’événement. On constate à quel point il a été difficile pour nous de couvrir ce colloque car nous n’avions pas toutes les clés de lecture pour comprendre ce qui a été abordé. » confie Olivier Nelis. Pour les étudiants, cette rencontre a malgré tout été le fruit d’une première belle expérience constituant un excellent exercice d’apprentissage.