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Un parc avec des arbres et des voitures garées devant.
20
Nov
2015

Entre 100 et 200 millions d’euros pour 21.000 m² de béton. Le projet de centre commercial: bénéfique pour le centre-ville, les commerçants et les habitants?

Centre commercial de Namur : au-delà des arbres

Retour sur une saga qui déchaîne les passions depuis trois ans.

Un centre pour dynamiser la ville

Contrairement à d’autres villes de Belgique, économiquement, Namur se porte bien. De nouvelles entreprises s’y implantent régulièrement. Son centre-ville est très fréquenté, tant par les Namurois que par des personnes extérieures. Mais pourquoi alors décider d’y construire un centre commercial ? Ce projet fait parler de lui depuis qu’il a été proposé en 2012. Certains sont pour, d’autres contre.

Selon Luc Gennart (MR), échevin du développement économique et des voiries, la construction d’un centre commercial est une opportunité pour Namur de voir son pôle économique se développer davantage : «L’objectif de cette surface commerciale est de donner un nouveau souffle aux commerces mais aussi d’attirer plus de touristes ». Ce nouveau complexe offrira une belle vitrine à la ville.

Un projet qui ne fait pas l’unanimité. Marcel Guillaume, responsable au sein du collectif de sauvegarde du parc Léopold, n’approuve pas le projet dans son ensemble. Certes, Namur a bel et bien besoin d’une plus grande surface commerciale, mais pas à la place du parc Léopold. Pour lui, il n’est pas concevable de faire disparaître cet espace public vert pour en faire une surface privée de 21.000 m².

Du béton à la place des troncs

Un jardin sur un toit où des personnes se promènent.

Un jardin sur le toit du centre commercial pour apaiser les tensions.

Malgré la mobilisation citoyenne, le parc sera rasé et remplacé par le centre commercial. Pour répondre aux revendications des opposants au projet, un « jardin » sera créé sur le toit du futur complexe. Un espace qui sera accessible par tous sans obligation de consommer. Il est même prévu d’y aménager un potager et d’y installer des ruches. Dans l’argumentaire de la Ville, l’objectif du projet est d’améliorer la vie des Namurois en les rapprochant de la nature. Si le collectif n’est pas pour la disparition complète du parc Léopold, il estime néanmoins qu’une restauration de cet espace est nécessaire. Pour eux, la priorité était de préserver les arbres, tout en remplaçant ceux devenus trop vieux. Du coup, le fait de bétonner presque totalement le parc Léopold ne rencontre pas du tout leurs revendications.

Un caractère public à préserver

Un jardin sur un toit, une alternative proposée par le promoteur Urbanova qui ne satisfait pas pour autant les opposants au centre commercial. Si le problème du manque d’espaces verts est partiellement solutionné, de nouvelles craintes sont nées. Comment garantir le caractère public de ce parc en hauteur ?

Le jardin public sera accessible à tous, c’est-à-dire qu’il ne faudra pas forcément passer par la case « shopping » du centre commercial. Un ascenseur permettra de s’y rendre facilement et de profiter des différents espaces mis à disposition. C’est du moins ce qu’annonce Luc Gennart.

« Pour nous, ce jardin est une arnaque » explique Marcel Guillaume. Le placer au-dessus du centre commercial est une erreur pour le responsable du collectif. Cette position n’incitera pas la population à s’y rendre quotidiennement. Autrefois lieu de de passage à la portée de tous, avec ce projet, le parc devient un lieu de prestige niché au-dessus d’un immeuble. « Pour une population moins aisée, cet espace situé au-dessus du complexe ne convient pas » précise Marcel Guillaume.

Centre-ville et centre commercial, deux réalités compatibles ?

Du côté de la majorité, le but ultime est de faire coexister le centre commercial et le centre-ville. L’un ne doit pas empiéter sur l’autre. Pourtant, les commerçants du cœur de la ville s’inquiètent. « Ils se posent des questions sur la concurrence nouvelle et leur chiffre d’affaires. Le sentiment général est que le gâteau va être partagé » précise Jean-Luc Maquet, responsable à l’Association des Commerçants de Namur. Une perte de clientèle à cause d’un complexe trop diversifié ? Non selon l’échevin du développement économique et des voiries : «Le pourcentage de commerces n’excédera pas les 20% et l’HORECA les 5%. En outre, aucun distributeur de billets ne sera mis en place pour inciter la population à continuer à aller dans le centre. Nous ne voulons en aucun cas concurrencer le centre-ville ». Malgré toutes ces garanties, les vendeurs namurois ne sont pas entièrement convaincus. Jean-Luc Maquet est le porte-parole de ces craintes : « Tout est basé sur une thèse d’échange entre la ville et le centre commercial. Mais personne n’est capable de dire si cela marchera ou pas avant la mise en place du projet ».

Le centre commercial, un projet dont on ne connaît pas encore la date de début des travaux à cause de recours et de problèmes liés à l’obtention de certains permis d’urbanisme.

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