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13
Nov
2015

Le 9 novembre dernier, les conseillers communaux se sont réunis pour le conseil communal mensuel.

Un conseil communal entre démocratie et désespoir

Tous les mois, les élus communaux se réunissent à l’occasion du conseil communal. Véritable(s) lieu(x) de débat, ces réunions sont souvent la scène d’échanges intenses. Et Waremme ne déroge pas à la règle. Malgré cent ans de mayorat socialiste, l’opposition continue de jouer son rôle à fond. Reportage.

Il est 18h50 lorsque notre train, venant de Bruxelles, arrive en gare de Waremme. Alors qu’ils n’étaient qu’une poignée à descendre à Landen, l’arrêt précédent, les couloirs de la gare de Waremme se remplissent, eux, rapidement. Nous sommes immédiatement frappés par le contraste d’affluence avec les gares précédentes. Nous vous le disions précédemment sur notre blog, le train est le moyen de transport privilégié des Waremmiens. Et ce que nous avons vu ce soir-là confirme nos idées. Mais pas le temps de nous distraire d’avantage, nous nous engouffrons dans la rue Joseph Wauters en direction de la maison communale. Le conseil commence dans dix petites minutes.

Un accueil sympathique

Après un bref passage par l’accueil, direction le premier étage pour assister au conseil. Et ce, au pas de course afin de ne pas déranger la séance par notre arrivée tardive. Il est exactement 18h58 lorsque nous pénétrons dans la salle du conseil. Première surprise : pas de bourgmestre, pas d’élus communaux. Assis sur des chaises prévues à cet effet, quelques citoyens discutent, attendant le début de la séance. Se serait-on trompé de local ? Non. Nous avons juste oublié que nous sommes à Waremme. Une petite ville de 15.000 habitants qui vit à son rythme. Après une dizaine de minutes, les premiers conseillers arrivent. Détail intéressant, chaque citoyen présent est salué personnellement par l’ensemble des membres du conseil. Pour nous, il s’agissait là de notre premier conseil communal mais Waremme nous a donné l’impression d’une ville où tout le monde se connaît. Apercevant de nouveaux visages dans le public, un élu se dirige vers nous. « Cela fait plaisir de voir des gens de Bruxelles venir s’intéresser à notre petite commune », se réjouit l’homme. « D’autant qu’il y a plusieurs sujets intéressants aujourd’hui, ça risque d’être agité. »

Le début des hostilités

Vingt minutes. C’est le retard avec lequel la séance démarre. Entouré de ses échevins, le bourgmestre Jacques Chabot préside le conseil. Il lit les différents points à l’ordre du jour et il ne faut pas longtemps pour qu’une première discussion tendue s’engage. En cause : une taxe sur les déchets verts comprise dans le budget que le conseil doit valider au cours de cette séance. Emmenée par Marie-Noëlle Mottard, l’opposition pointe du doigt un coût du service beaucoup trop élevé. Le budget calculé par la majorité présente en effet un coût de 120.000 € alors que le service ne rapporte que la moitié. « Qui paye donc les 60.000 euros restants ? », s’offusque la membre de Waremme-Ensemble. L’opposition veut que le Collège réexamine cette taxe pour préserver le porte-feuille du citoyen. Ce que la majorité balaiera d’un vote expéditif. Au final, retour à la case départ pour Marie-Noëlle Mottard et ses collègues. Le budget, avec la fameuse taxe sur les déchets verts, est finalement validé.

Waremme-Ensemble, un dur travail pour peu de résultats

Cela fait plus d’une heure que le conseil a commencé et le débat s’intensifie. Les différents ordres du jour sont évoqués. Du côté de l’opposition, on cherche à mettre le doigt sur certaines zones sombres du travail réalisé par la majorité. « Cela fait partie du jeu », nous glisse Bernard, un membre du public. « L’opposition cherche quelque chose à reprocher à la majorité ». Malheureusement pour elle, les chances d’aboutir sont minces, voire inexistantes. Surtout à Waremme. Avec cent ans de mayorat socialiste, Jacques Chabot et ses conseillers ne sont pas prêts de perdre un vote au conseil communal de Waremme. Une situation qui, par moment, rend le bourgmestre et sa majorité arrogante dans sa manière de s’adresser aux membres de l’opposition. Le bourgmestre n’hésitant par exemple pas à tourner en dérision l’un ou l’autre conseiller de Waremme-Ensemble lorsque ce dernier se montrait trop insistant.

Au final, être dans l’opposition à Waremme, c’est avant tout être submergé par un sentiment d’impuissance à chaque conseil communal. « Aucun membre de la majorité ne vote jamais pour une proposition de l’opposition. Même s’il est séduit par l’idée, il suivra son bourgmestre », explique Jacques, un autre membre du public. « Il y a quelques temps, un conseiller de la majorité votait par moment en faveur de certaines propositions venant de l’opposition et qu’il jugeait bénéfiques à la population. Il a été exclu du parti».

Il est vingt-deux heures passées lorsque la séance se clôture. L’opposition aura dépensé beaucoup d’énergie au cours de ce conseil. Pour rien ? Pas vraiment. Même si cela s’avère parfois désespérant, l’opposition a un rôle essentiel dans le processus démocratique. En plus de défendre, elle aussi, les intérêts des citoyens, elle oblige la majorité à se remettre systématiquement en question. Chose qui bénéficie finalement à la commune et ses habitants.

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