12
Avr
2017

Alice Leeuwerck, vice-présidente des jeunes MR, et Maxime Felon, président des Jeunes socialistes, sont engagés en politique. Ils livrent leur vision de la démocratie.

Image : Morgan Dubuisson

Alice Leeuwerck, vice-présidente des jeunes MR, et Maxime Felon, président des Jeunes socialistes, sont engagés en politique. Ils livrent leur vision de la démocratie.

12 Avr
2017

Ces jeunes PS et MR veulent encore croire dans la politique

Alice Leeuwerck, vice-présidente des jeunes du Mouvement réformateur (MR).

« L’avenir, ça se travaille. » Tel est le slogan défendu par les politiques du Mouvement réformateur (MR). Un slogan qui prend tout son sens pour Alice Leeuwerck, vice-présidente des jeunes MR. Elle envisage la démocratie comme un processus tourné vers l’avenir : « Il faut que les jeunes comprennent les rouages de notre système démocratique. Avec le Pacte d’excellence, je compte beaucoup sur le nouveau cours d’éducation à la citoyenneté pour pallier aux manquements. Il y a un énorme travail à faire sur le terrain et au niveau de la pédagogie. »

Du côté des Jeunes socialistes, la démocratie, ce n’est pas tant éduquer qu’offrir une place à tout le monde. « Ce qui est important dans la vie, c’est la solidarité”, explique le président, Maxime Felon. “C’est en pensant à cela qu’on doit construire notre société. Une société où chacun aurait une place, une place où il se sent bien », 

« Je ne voulais pas que quelqu’un d’autre définisse pour moi ce qui peut et doit être fait »

Maxime Felon, président du Mouvement des Jeunes socialistes.

Les raisons pour entrer en politique sont souvent personnelles. “C’est un engagement citoyen”, déclare Alice Leeuwerck. “On a envie de faire réfléchir, d’avoir un monde meilleur. Personnellement, je me suis engagée à 21 ans. Je ne voulais pas que quelqu’un d’autre définisse pour moi ce qui peut et doit être fait. »

Pour Maxime Felon, le déclic s’est passé à l’école. « Tout a commencé à la haute école où j’ai intégré le conseil étudiant. J’ai découvert qu’il y avait beaucoup de choses qui n’allaient pas. Le conseil d’étudiant était assez moribond. En devenant président du conseil, j’ai revendiqué des choses qui n’ont pas plu aux professeurs et je pense que c’est ce qui a causé mon échec cette année-là. J’ai alors commencé des études de communication et j’ai réalisé un travail sur les partis politiques. Je me suis intéressé à chaque programme de chaque parti belge. »

Redorer l’image de la démocratie et de la politique

Comment motiver les jeunes et leur redonner envie d’aller voter ? C’est une des questions auxquelles sont confrontés les deux jeunes engagés en politique. Alice Leeuwerck, la vice-présidente des jeunes MR, donne sa réponse : « J’ai envie de dire information, pédagogie, connaissance et esprit critique. Quatre termes pour permettre aux gens de redonner ses lettres de noblesse à notre démocratie. Je pense qu’une des racines du problème est la mésinformation. » Pourtant, selon Maxime Felon, connaître tout sur les programmes politiques reste difficile : « On prend souvent connaissance des programmes grâce aux médias. Mais, entre le monde des médias et le monde politique, il y a des différences. Dans les médias, il ne s’agit que de résumés alors qu’un programme, c’est beaucoup plus que cela. »

Les jeunes MR et PS s’accordent à dire qu’il y a un sérieux manque de transparence dans la politique belge. L’affaire Publifin n’a rien arrangé du tout. « [Cela] jette le trouble parmi la population et cela va pousser les personnes vers les extrêmes. Ils vont croire que les partis mouillés par cette affaire ne sont plus des partis corrects », déclare, dépitée, Alice Leeuwerck. « Il faut une transparence totale par rapport aux rémunérations. La Chambre a proposé de mettre en place une structure transparente qui soit gérée par l’État mais qui soit, en partie, indépendante de l’État », continue-t-elle.

Pour Maxime Felon, des jeunes socialistes, il est nécessaire de mettre en place « une transparence et un décumul ». « Beaucoup de personnes pensent que la politique belge est l’oligarchie de quelques-uns. Ce sont toujours les mêmes à la tête du pays. Pour moi, un homme devrait n’avoir qu’une fonction. Il faut que les partis politiques se régénèrent », constate-t-il.

Consultation populaire et assises citoyennes pour une démocratie participative

Pour redonner envie de voter, faut-il donner un peu plus de pouvoir à la population ? Pour les jeunes engagés, il est intéressant de faire participer le citoyen, tout en respectant certaines limites. « La démocratie participative est une bonne idée, oui ! Mais je suis plutôt pour la consultation populaire que pour le référendum. Le référendum est un outil utilisé par le pouvoir. Il est vu par certains comme un moyen de contre-pouvoir et, de son côté, le pouvoir en use pour renforcer sa position », déclare Maxime Felon.

Une idée partagée par son homologue des jeunes MR : « Je trouve intéressant que chaque citoyen ait la possibilité d’intervenir dans le processus démocratique. J’ai un problème par contre avec le référendum car la question formulée est toujours formulée dans un sens. Je pense notamment au Brexit. Les gens vont voter avec une intuition qui n’est peut-être pas la bonne, sans prendre connaissance des dossiers. Je ne pense pas qu’on puisse répondre si vite à une question qui entraîne des enjeux aussi énormes. Par contre, la consultation populaire, qui n’oblige en rien les élus à respecter la décision des citoyens mais qui prend la température, est très importante. Elle devrait être utilisée davantage à l’avenir et pourrait donner un souffle nouveau à la démocratie. »

À Maxime Felon de conclure : « Je pense qu’on devrait avoir des assises citoyennes sur des thématiques particulières. C’est de cette façon qu’on va pouvoir renforcer le rôle de la démocratie et faire en sorte que les politiques ré-entendent le bruit de la rue. Nous, jeunes, nous sommes l’aiguillon qui va piquer et rappeler le côté rue. »

Maïlys Chavagne

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