Le Ballon d’Or est la récompense individuelle ultime pour tout footballeur. Décerné par la FIFA et France Football, ce prix récompense le meilleur joueur de l’année. Critiquée par beaucoup, la récompense a-t-elle perdu de sa superbe ?
Chaque année, la remise du Ballon d’Or provoque l’ire de supporters déçus et même de certaines personnalités du ballon rond. Sélectionné parmi les trois finalistes de 2013, Franck Ribéry a déclaré que le gagnant était connu avant la remise du prix et que Cristiano Ronaldo avait été mis au courant de sa consécration avant qu’elle ne devienne effective.
Cette année n’échappe pas à une nouvelle polémique. Michel Platini, Président de l’UEFA, voudrait que le Ballon d’or soit remis à un champion du monde, soit Manuel Neuer, gardien de l’équipe nationale allemande. Ce à quoi le Real de Madrid, club de Ronaldo, a répondu qu’il s’agissait d’un prix individuel « et non collectif qui est remis annuellement au meilleur joueur du monde ». Michel Platini avait déjà fait part de ses reproches quant à l’attribution du Ballon d’Or en 2013 ; il ne comprenait pas comment il avait pu échapper à Ribéry tant son palmarès 2013 était conséquent.
Raymond Domenech est critique envers cette consécration. A ses yeux, il s’agit d’une récompense individuelle dans un sport d’équipe. Il ne voit donc pas l’intérêt de ce prix. Frédéric Waseige, journaliste sportif et ex-footballeur, estime, quant à lui, qu’il n’y a presque pas eu “d’imposture” dans le palmarès de ce prix et qu’il est donc légitime. De plus, pour lui, les figures récompensées sont des individualités qui contribuent largement à leur collectif : “Ceux qui deviennent Ballon d’Or, ce sont de rares joueurs qui sont capables d’élever le collectif et d’être parfois plus fort que le collectif. Ce sont des joueurs qui gagnent parfois des matchs à eux seuls”.
Paul Van Himst, ancienne gloire du football belge, va dans ce sens : il n’y a pas à fustiger cette récompense qui reste bien considérée par l’ensemble de la planète football.
Le Ballon d’or est-il trop lourd à porter ?
Selon Paul Van Himst : ”recevoir ce prix est un véritable honneur” et constitue une véritable plus-value dans la carrière d’un footballeur. Cependant, il admet qu’une telle distinction accentue la pression. Ainsi, il met en exergue le cas de Kakà. L’attaquant brésilien n’a jamais retrouvé son meilleur niveau après avoir reçu le Ballon d’or en 2007. La faute à des problèmes physiques. Pourtant, selon le Pelé blanc, le Ballon d’Or a eu un effet négatif sur le joueur et le titre a été trop lourd à porter pour le Brésilien.
Frederic Waseige n’est pas d’accord : “quand on devient Ballon d’Or, c’est qu’on sait gérer la pression; on joue dans un grand club et on gagne de grands trophées”. Cependant, il entrevoit une légère pression qu’il qualifie de “commerciale” car chaque joueur peut être comparé à une petite entreprise, une marque, un produit.
Quant à Kaka, il insiste sur les blessures et ses choix sportifs qui ont empêché le joueur de poursuivre sa progression : “Il a été souvent blessé. Il y a aussi la question du choix de ses clubs… Peut-être que le Ballon d’or a fait qu’un club a vraiment mis le paquet pour l’acheter et que ce club s’est révélé être un mauvais choix.” Le journaliste ne voit donc pas d’ “effet Ballon d’Or”.
Les joueurs ne ressentiraient donc pas de pression supplémentaire en recevant ce prix. Font-ils dès lors le maximum afin d’obtenir cette récompense ? Frederic Waseige n’imagine pas les sportifs courir après ce prix : “T’imagines la classe qu’il faut avoir pour penser à soigner ses stats pendant un match !” Le seul qui en est capable selon lui n’est autre que le dernier lauréat : Cristiano Ronaldo.
La Belgique, jamais lauréate mais…
Jamais un Belge n’a gagné ce titre. Cependant, Paul Van Himst a été classé cinquième lors de l’édition 64 et quatrième en 1965. Marc Wilmots, l’actuel entraîneur des Diables Rouges, a également fait partie des nominés après sa Coupe du Monde 2002 en Corée et au Japon. Eden Hazard, déjà nominé en 2013, figure dans la liste des candidats de l’édition 2014 tout comme Thibaut Courtois.
Enzo Scifo a participé à quatre phases finales de Coupe du Monde et est considéré comme l’un des meilleurs footballeurs belges de l’Histoire. Nominé en 1993, il comptait parmi les 40 footballeurs sélectionnés pour la récompense. Parmi les clubs de notre plat pays, seul Anderlecht a eu l’honneur de présenter un joueur parmi les trois finalistes : Rob Rensenbrink. Il obtint la deuxième place en 1976 et la troisième en 1978.
Le journaliste de Be TV, Frédéric Waseige miserait sur Thibaut Courtois s’il devait choisir un futur lauréat belge.
FIFA Ballon d’Or : leçon d’histoire
Au cours de son histoire, le Ballon d’Or a connu plusieurs péripéties. Si, au début, il ne sacrait que le meilleur joueur européen évoluant dans un championnat du vieux continent, il récompense désormais le meilleur footballeur quelle que soit sa nationalité et le championnat dans lequel il évolue. Le nom de ce titre a également été modifié au cours de son histoire : le « Ballon d’Or France Football » est devenu, après sa fusion avec « Le meilleur footballeur de l’année FIFA », le «FIFA Ballon d’Or ».
Créé en 1956, cette distinction a été remise à de grands noms du ballon rond : Zinedine Zidane, Marco Van Basten, Luis Figo, Jean-Pierre Papin, Ronaldo et plus récemment, Lionel Messi et Cristiano Ronaldo. Côté statistiques, Lionel Messi a déjà reçu quatre récompenses et occupe la tête du classement. De plus, le FIFA Ballon d’Or lui a été attribué quatre fois consécutivement de 2009 à 2012. Il figure également en première position quant au nombre de podiums : il s’est placé dans le trio de tête à huit reprises. Son club, le FC Barcelone, est l’équipe qui a fourni le plus grand nombre de Ballons d’Or.
