BILLET. J’ai couru les 20 km de Bruxelles pour une bonne cause

Le 17 avril 2016, j’ai participé à ma première course à pied, les 10 km de l’ULB. J’y rencontre une amie qui me parle d’un projet humanitaire dans le cadre des 20 km de Bruxelles. Son père a créé une ASBL, L’Essentiel, qui accueille une trentaine de personnes handicapées adultes. Mon amie Chloé m’explique qu’elle réunit quelques amies pour courir les 20km en poussant les résidents de l’Essentiel, chacun dans une poussette. Nous serions plusieurs à nous relayer durant la course jusqu’à la ligne d’arrivée en donnant la possibilité à quelqu’un, qui n’en serait physiquement pas capable, de faire le parcours avec nous. J’accepte le challenge, en me disant qu’il me reste plus d’un mois afin de me préparer, car ces 20 km ne sont pas à sous-estimer.

Nous avions tous rendez-vous à 9h ce matin au parc du Cinquantenaire, au stand de l’Essentiel. Tous les résidents y étaient amenés dans leur poussette de compétition, prêts à relever ce défi avec nous. Etant donné que nous nous occupons de personnes handicapées pendant la course, nous courons dans la catégorie “Handisport”, ce qui nous permet de démarrer 15 minutes avant les autres coureurs, pour éviter d’être dans leur chemin au départ.

A 9h45, nous franchissons la ligne de départ, en équipe, tous vêtus de nos t-shirts bleus portant le nom de l’ASBL Essentiel, entourés des quelques centaines de personnes qui, tout comme nous, vont se relayer pour une cause humaine.

Chloé prend sa soeur Juliette, une des résidentes de l’Essentiel, dans ses bras, à quelques mètres de l’arrivée pour lui permettre de franchir la ligne « à pied », accompagnée de la team qui l’a poussée pendant tout le trajet.

“Courage, c’est vous les champions”

Habitant à Bruxelles depuis toujours, je n’ai cependant jamais été voir la course de près, ni supporter ces 40.000 coureurs. Et pourtant, ce sont ces supporters qui m’ont permis de garder le sourire tout au long du trajet. Lorsque de nombreux participants nous dépassaient et nous voyaient pousser une personne handicapée dans une poussette, en montée comme en descente tout en courant, les réactions étaient tellement enthousiastes. J’ai été touchée par l’admiration que nous portaient toutes ces personnes. Les mains que j’ai senties sur mon dos et tous les encouragements entendus, tels que : “Courage, c’est vous les champions”, sont quelque chose que je n’oublierai jamais. Ceci a surpassé la douleur physique qu’entraine cette course.

Courir les 20 km, pour faire l’expérience du dépassement de soi ou pour améliorer son score est une chose, mais les courir tout en donnant la possibilité à quelqu’un qui ne sait pas utiliser ses jambes de vivre cette expérience ensemble, est une chose extrêmement puissante et enrichissante que je recommande à tout le monde de vivre un jour. Je recommencerai.