23
Déc
2014

David Matarasso, dernier acteur a avoir rejoint la troupe des Baladins du miroir, nous livre ses impressions.

David Matarasso, dernier acteur a avoir rejoint la troupe des Baladins du miroir, nous livre ses impressions.

23 Déc
2014

Dans les coulisses des Baladins du miroir

Roulottes installées, chapiteau monté, la troupe itinérante des Baladins du miroir  a fait escale place Flagey, à Bruxelles. A l’intérieur, lumières tamisées, tables rondes décorées de bougies, guirlandes mais aussi petite restauration et bar à disposition : une véritable ambiance de cabaret ! Mais comment cela se passe au sein même de la compagnie ?

Les baladins du miroir

David en représentation pour « 1914. Le Grand Cabaret », à Flagey. ¨Photo : Sacha Estelles

Quand êtes-vous arrivé dans la troupe ?

David Matarasso : Il y a environ 3 ans, pour le spectacle « Le producteur de bonheur ». Depuis c’est le troisième spectacle dans lequel je joue.

Y a-t-il des critères de sélection?

D.M.  : Non, pas vraiment. Ce qu’il faut, c’est accepter cette vie là : il n’y a pas tout le confort d’un théâtre en salle. Sous chapiteau c’est comme dans la rue, mis à part qu’on est abrité de la pluie et que les gens viennent. Au niveau technique, tout est plus difficile : vocalement, par rapport au chauffage qui ne fonctionne pas toujours bien, et il faut évidemment qu’on monte notre espace. Cette fois, et c’est une première, on a monté le chapiteau uniquement entre acteurs et techniciens. On était très peu… mais on l’a fait ! Normalement c’est l’équipe technique qui s’en charge, avec l’aide de l’un ou l’autre habitué. Idéalement, on doit être douze pour le construire.

Aucun critère, dites-vous, pourtant dans votre pièce « 1914. Le Grand Cabaret » vous jouez tous de la musique…

D.M.  : On joue tous un peu de musique, ce dont on sait jouer. Si l’un ne sait pas, il s’entraîne et finit par se débrouiller. On chante tous aussi un peu. La troupe est grosse, c’est ensemble que ça fonctionne.

Vivez-vous uniquement de cela ?

D.M.  : J’ai fait le choix de rester à 100% avec la troupe. Mais beaucoup de nos comédiens ont une ou plusieurs activités à côté : leur propre compagnie de théâtre, le chant, des rôles dans d’autres troupes, du théâtre de rue. Il est tout de même difficile de s’engager dans d’autres spectacles et d’avoir plusieurs carrières théâtrales en même temps. Ces trois dernières années, je ne me suis pas engagé dans d’autres projets car cela pouvait mettre en péril le planning des spectacles dans lesquels je joue. Pour l’an prochain, il n’y a pas de production prévue. Il va donc falloir que j’aille voir ailleurs. Dans le domaine culturel, l’avenir est toujours incertain. On ne sait jamais ce qu’il va se passer…

Quelle est l’ambiance au sein des Baladins?

D.M.  : Elle est géniale : il y a une bonne entente entre nous, tous les comédiens ont conscience qu’ils sont ensemble. Il n’y a pas de vedette, pas de star. Dans un spectacle on peut avoir un premier rôle et dans le spectacle d’après un rôle tout petit. Le groupe est constitué de membres différents, certains avec des personnalités fortes, mais notre valeur c’est « être ensemble ». Seul ça ne rime à rien, on est une troupe. Ça ne veut pas dire que chacun n’existe pas ! Et ça ne veut pas dire qu’on ne s’envoie pas des casseroles à la tête de temps en temps !

Est-ce toujours un plaisir de jouer tous les soirs la même pièce?

D.M.  : Je n’ai jamais eu le temps de m’en lasser. A chaque représentation, il y a une ambiance différente. C’est d’ailleurs pour ça qu’on fait ce métier. Il y a tout d’abord un public, qui n’est jamais le même. Ensuite, on découvre toujours un autre univers, on apprend toujours de son personnage et il y a toujours des scènes à modifier et à développer. Il n’y a donc pas vraiment de routine.

Comment se passe la vie en itinérance ?

D.M.  : J’ai décidé de vivre en itinérance, avec toute l’équipe technique. Il y en a d’autres qui ont été longtemps en itinérance mais finalement vivent dans une maison. Au bout d’un moment, ils ont fait le choix de plus de confort. Quand on est nouveau dans la troupe, il y a des caravanes mises à disposition. Ensuite on achète nos propres roulottes et on les emménage comme on le veut. C’est notre chez nous.

Pourquoi jouer à Flagey ?

D.M.  : Jouer à Flagey, c’est une volonté de notre part. On est venus en auto-production : on finance tout nous-même, on n’est acheté par aucun organisme. Le seul partenariat pour ce spectacle est fait avec le théâtre « Le Marni » en termes de communication. Pour le reste, en ce qui concerne la pratique, on ne paye aucune location. On a besoin d’une autorisation de police, ensuite on s’arrange pour utiliser de l’eau et de l’électricité. S’il fallait payer quoi que ce soit pour l’emplacement, on ne saurait simplement pas venir jouer. Cette place est un atout car elle nous donne une visibilité incomparable. C’est une des places les plus fréquentées de Bruxelles, le bouche à oreilles fonctionne donc parfaitement.

Voir aussi le diaporama “L’envers du décor : les Baladins du Miroir”

diaporama Les Baladins du Miroir

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