05
Fév
2015

La limitation des allocations d’insertion décryptée par Murielle Dejemeppe, professeur d’économie à l’UCL.

La limitation des allocations d’insertion décryptée par Murielle Dejemeppe, professeur d’économie à l’UCL.

05 Fév
2015

Limitation des allocations d’insertion : une mesure à double tranchant

Plusieurs milliers de personnes ont perdu leur droit aux allocations d’insertion le 1er janvier 2015. Les jeunes seront fortement touchés par cette réforme décidée par l’ancien gouvernement Di Rupo. Concrètement, si un jeune ne trouve pas un emploi après ses études, il peut bénéficier de ces allocations d’insertion professionnelle. Le montant dépend de son âge et de sa situation familiale. Celles-ci sont désormais limitées à 3 ans et ne peuvent être obtenues qu’à l’issue d’un stage d’insertion professionnelle de 310 jours. Selon Murielle Dejemeppe, professeur d’économie à l’UCL, cette mesure pourrait plonger les jeunes dans une certaine précarité, mais aussi les inciter à chercher du travail plus activement. Une arme à double tranchant donc.

Quelles peuvent être les conséquences de la limitation des allocations d’insertion à 3 ans ?

Murielle Dejemeppe : Avec cette mesure, d’une part, nous pouvons inciter les jeunes à l’emploi. Mais, d’autre part, cette limitation pose surtout question pour les jeunes qui, au bout de trois années de recherches, n’auront toujours pas trouvé de travail. Je crains que cette réforme ne plonge une série de jeunes dans une situation précaire. Bref, même si cela amènerait certains à chercher un boulot plus activement, une certaine pauvreté pourrait s’installer chez les 18-25 ans.

Avec cette réforme, allons-nous dans la bonne direction au niveau économique ?

M.D : Selon moi, le contrôle de la disponibilité sur le marché du travail est une des conditions nécessaires mais pas suffisantes pour mettre les gens au boulot. Le taux de chômage chez les jeunes est important surtout chez ceux qui sont peu scolarisés. Il faudrait mettre en œuvre des mesures structurelles afin de réduire le nombres de chômeurs massivement.

Quels types de réformes devrions-nous mettre en œuvre afin de réduire le chômage des jeunes ?

M.D : Pour y parvenir, il faut jouer sur plusieurs leviers. Réformer l’enseignement me paraît primordial. Nous enregistrons un résultat record en matière de redoublement d’année scolaire dans notre pays. Nos soucis au niveau de l’école se répercutent directement sur le taux d’emploi de ceux qui en sortent. Ensuite, le problème est qu’un nouvel employé ou un nouveau travailleur apporte une productivité faible à l’entreprise. Et dans le même temps, il coûte très cher à son employeur. Baisser le coût du travail de façon importante pour les bas salaires, dont les jeunes représentent une grosse partie, serait une mesure efficace.

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