Ibrahim, entrepreneur molenbeekois à l’initiative de l’organisation de Molengeek, un salon consacré à la création de startups dans la commune.
18
Fév
2016

A la rencontre d’Ibrahim, entrepreneur molenbeekois à l’initiative de "Molengeek", un salon consacré à la création de startups dans la commune.

Rencontre avec Ibrahim dans l'espace de coworking "Le phare du Kanaal"

A la rencontre d’Ibrahim, entrepreneur molenbeekois à l’initiative de "Molengeek", un salon consacré à la création de startups dans la commune.

18 Fév
2016

« Molengeek », la Silicon Valley version Molenbeek

SEMAINE SPECIALE BONDY A BRUXELLES.

On vous connait comme l’un des initiateurs du projet Molengeek, pouvez-vous nous en dire un peu plus sur vous ?

Je m’appelle Ibrahim, je suis né et j’ai grandi à Molenbeek-Saint-Jean. Je suis entrepreneur depuis 15 ans, j’ai créé une entreprise de consultance informatique.

Quel est le concept de Molengeek ?

Le concept de Moleengeek est inspiré du Startup week-end qui s’est déroulé dans plusieurs villes. L’idée est de réunir, le temps d’un week-end, des personnes avec des idées et les aider à les concrétiser.

Pourquoi vouliez-vous soutenir l’entrepreneuriat dans la commune de Molenbeek précisément ?

Il n’y a pas vraiment d’événement de ce genre à Molenbeek. Ayant grandi ici, je sais que les gens ne se retrouvent pas forcément dans les grandes startups week-end de Bruxelles ou d’Anvers par exemple, ne serait-ce qu’à cause de la barrière de la langue (l’anglais).

Qui sont les porteurs de ce projet ?

Nous sommes six au total : Julie, Marina, Geoffrey pour les Français ; Maurette et moi sommes molenbeekois. Et Dimitri qui est lui Belgo-Français. Il s’agit d’une initiative commune, mais nous trouvions cela intéressant de le réaliser à Molenbeek, car nous avions déjà nos repères ici.

Vos efforts se concentrent-ils exclusivement vers l’entrepreneuriat à Molenbeek ?

Non, c’est ouvert à tout le monde. Notre idée est de ramener des compétences extérieures à Molenbeek, mais aussi d’apporter des talents molenbeekois aux entreprises bruxelloises. L’idée est de stimuler la fibre entrepreneuriale locale. Molengeek est un tremplin pour les créateurs souhaitant découvrir d’autres incubateurs dans le centre ou plus loin. l’initiative permet également aux acteurs extérieurs de découvrir les initiatives molenbeekoises qui restent jusque là très méconnues.

Quelles particularités impliquent la création d’une entreprise à Molenbeek ?

Ce qui rend Moleenbek spéciale, c’est le fait que les gens sont hyper motivés. Lorsqu’ils ont une opportunité, ils ne la lâchent pas, car ils n’en ont pas beaucoup. Ils vont se donner à fond. La persévérance est leur force principale. Il y a deux fois plus d’entreprises qui se créent dans la commune, c’est un réel terreau d’entrepreneurs.

Pourquoi Molenbeek est un vivier ?

Les opportunités d’emploi et de carrière sont assez rares. Les gens s’orientent donc plus vers l’entrepreneuriat, car c’est plutôt un service qui est vendu et non leur identité, cela pose moins de problèmes à la personne qui est en face. Il est très difficile de trouver un emploi pour les jeunes.

Combien de startups avez-vous soutenues depuis le lancement de ce projet ? Quels sont leurs résultats ?

Nous avons accompagné une vingtaine de startups à tous niveaux de développement. Les plus avancées commencent à dégager un chiffre d’affaires significatif. Notre objectif est vraiment de les accompagner dans leur aventure.

Quel a été le succès du dernier événement qui s’est déroulé fin janvier ? Avez-vous rencontré beaucoup de jeunes intéressés par l’entrepreneuriat ?

C’était la grande surprise ! Énormément de jeunes sont venus tout le week-end. Dès 7 heures du matin beaucoup de gens étaient présents, aussi bien les jeunes et que les moins jeunes. Paradoxalement, ce succès ne m’a pas surpris, car je savais que les habitants allaient être motivés.

L’activité médiatique autour de la commune a-t-elle eu impact sur la vie économique locale et notamment sur la création de startups ?

Non pas vraiment, car l’encrage des startups est par définition sur le net et non sur un territoire. Par contre l’impact commercial dans le quartier est significatif. Beaucoup de gens n’osent plus venir à Molenbeek à cause de l’image que les médias en ont donné.

Existe-t-il une réticence particulière de la part des jeunes à créer une start-up à Molenbeek ?

Encore une fois, c’est difficilement mesurable, car une start-up n’a pas d’encrage local. Je pense que le problème est davantage dû au fait qu’il n’y a pas d’endroit pour les accueillir. Donc la question ne se pose même plus. Nous sommes d’ailleurs en train de travailler sur la création d’un espace de 200 m2 destiné à accueillir et accompagner les innovateurs. Des acteurs extérieurs à Molenbeek ont d’ailleurs déjà manifesté leur intérêt pour ce projet.

Pensez-vous que cet essor dans la création de jeunes entreprises va contribuer à redorer le blason de Molenbeek ?

Je pense que l’on va oublier la Silicon Valley et que l’on l’appeler Molenbeek-Saint-Jean !

Propos receuillis par Abiola Ulrich Obaonrin
(Bondy Blog)

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One Response to “« Molengeek », la Silicon Valley version Molenbeek”

  1. jaccarvdm@hotmail.com' Caris Jacqueline dit :

    pouvez vous également aider une mamy qui des problème en informatique?

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