Photo d'un couloir du musée des égouts
23
Nov
2015

Le musée des égouts ouvre ses portes et nous plonge sous les rues de la capitale. Reportage multimédia.

Une visite à l'intérieur des égouts. Photo : Gwendoline Blampain

Le musée des égouts ouvre ses portes et nous plonge sous les rues de la capitale. Reportage multimédia.

23 Nov
2015

Descente dans les entrailles de Bruxelles

Le musée des égouts a rouvert ses portes ce jeudi 19 novembre. Situé près de la Gare du Midi, sous les pavillons de l’Octroi et de la Porte d’Anderlecht, ce musée convie les visiteurs à un voyage sous Bruxelles et leur raconte quand, pourquoi et comment les égouts furent construits.

L’équipe de guides est constituée d’anciens égoutiers et d’historiens chevronnés qui ne se priveront pas d’ajouter quelques anecdotes tout au long de la visite. « Les rats sont indispensables dans les égouts. Ils grignotent les cannettes en aluminium, les réduisent en petites boules qui sont plus faciles à ramasser pour les égoutiers » nous raconte Gwendoline d’Huart, responsable du Musée. Celle-ci nous fait découvrir les entrailles de Bruxelles (voir reportage ci-dessous).

Le côté original de ce musée vivant est qu’il nous propose une balade d’une cinquantaine de mètres dans une des bouches de la Senne, puis dans le collecteur de la Chaussée de Mons. Le réseau d’égouts de Bruxelles compte plus de 1500 km de souterrains qui engloutissent chaque jour des milliers de mètres cubes d’eaux usées. Pour vous donner une petite idée, la consommation moyenne en eau s’élève à près de 130 litres par jour et par personne. Autant dire que ça fait beaucoup d’eau déversée par jour dans les égouts.

Une note d’histoire

L’idée d’ériger un musée des égouts dans la ville de Bruxelles remonte aux années 1970. À l’époque, des visites étaient organisées pour les écoles d’infirmières et le conseil communal de la Ville. Le musée des égouts a vu le jour le 30 mai 1988, satisfaisant ainsi les demandes croissantes du public. En 2007, il est rénové, mais dès 2010, la compétence des égouts, alors gérée par les Services des égouts de la Ville est transférée à l’intercommunale Vivaqua. En 2014, le musée ferme. Il est aujourd’hui confié au Service de la Culture et fait peau neuve.

Le premier voûtement de la Senne

Le premier voûtement de la Senne. photo : Oeuvre exposée dans le musée

Les égouts n’ont pas toujours existé. Autrefois, la Senne était le cours d’eau principal de Bruxelles. Mais très vite, elle devient un égout à ciel ouvert. Au début du XIXe siècle, la pollution de la Senne est à son comble ; elle déborde en temps de pluie et dégage des odeurs pestilentielles. Des périodes de sécheresse, des inondations et des épidémies de choléra obligent les autorités à trouver une solution. On décide de voûter la Senne à travers le centre. Mais à peine ce premier voûtement inauguré en 1871 qu’un second se met en route pour s’achever en 1955.

Un budget qui ne suit pas

Aujourd’hui, Bruxelles est une ville moderne et le réseau d’égouts doit suivre. Ces derniers sont nécessaires et indispensables au bon fonctionnement de la ville. Certaines ramifications ont plus de 150 ans et n’ont encore jamais été rénovées. Or, la durée de vie d’un égout oscille entre 40 et 100 ans. « Les égouts de la capitale sont en très mauvais état », nous explique Marie-Eve Deltenre, responsable de communication chez Vivaqua. « Nous estimons qu’un tiers du réseau (plus de 500 km) aurait besoin d’être rénové ». En 2010, un accident a étalé au grand jour ce problème. Un bus de la STIB s’engouffre dans les sous-sols suite à un effondrement de la voirie ; incident causé par le manque d’entretien du réseau des égouts. Par chance, l’accident n’a pas fait de victime. Ces accidents ne sont pourtant pas sans conséquence, selon Manu Cluten, adjoint à la direction générale d’HydroBru : « ils nécessitent des interventions urgentes et couteuses ».

Les égouts ont donc rapidement besoin d’être réhabilités, mais leur rénovation coûte cher. Les prix peuvent aller jusqu’à 3000 euros pour un mètre de canalisation. En 2010, Hydrobru et Vivaqua demandaient une somme de 1,5 milliard d’euros étalée sur 20 ans, soit une somme de 75 millions d’euros par an, payée par le contribuable. « Notre seule source de revenus pour le moment, ce sont les factures d’eaux », ajoute Manu Cluten. En 2014, Vivaqua et Hydrobru se sont finalement vu octroyer un prêt de 250 millions d’euros sur 5 ans par la Banque européenne d’investissement (BEI). « À  l’heure actuelle, HydroBru n’a plus les moyens de financer les travaux », nous confie Marie-Eve Deltenre : « HydroBru a demandé au gouvernement bruxellois l’autorisation d’augmenter le prix de l’eau. Jusqu’à présent, il n’a pas donné son accord ».

Aucune solution n’a donc encore été trouvée pour rénover les égouts. Si le gouvernement accepte la proposition d’Hydrobru, pour un ménage de trois personnes, l’augmentation sera de 80 euros. Une option qui ne plairait pas forcément à tout le monde.

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