Au centre "Le Clos" à Saint-Gilles, les SDF se réjouissent de l'action de Share Food Photo : Morgan Liesenhof
16
Jan
2017

Un groupe d'amis s'investit pour mettre en contact des donateurs d'aliments invendus avec des personnes dans le besoin.

Photo : Share Food.

Un groupe d'amis s'investit pour mettre en contact des donateurs d'aliments invendus avec des personnes dans le besoin.

16 Jan
2017

Share Food : nouvelle lutte contre le gaspillage alimentaire

Selon Bruxelles Environnement, les ménages de la Région bruxelloise gaspillent 15.000 tonnes de nourriture par an. Les entreprises en sont à plus de 10.000 tonnes. De quoi nourrir environ 30 000 personnes pendant une année entière. Bon nombre d’associations luttent contre le gaspillage alimentaire, et chacun y va de sa propre initiative. L’ASBL Share Food, fondée il y a 9 mois, s’occupe d’opérer la liaison entre donateur de nourriture disposant d’invendus et organisations à la recherche de dons alimentaires. Rencontre avec Morgan Liesenhoff et Aurélien Wolters, tous deux membres de l’association.

Comment vous est venu l’idée de vous lancer dans le milieu associatif ? 

Le projet Share Food est né d’une simple idée partagée au sein d’un groupe d’amis de l’université et des études secondaires. On avait tous envie de s’engager au niveau associatif. On a considéré, en voyant le nombre d’invendus, que ce problème de gaspillage alimentaire était grandissant, et on a donc voulu mettre sur pied un projet permettant de récupérer les invendus des grands magasins. Au départ, on a simplement voulu mettre la main à la pâte pour aider des personnes dans le besoin, si en plus on pouvait le faire entre amis, c’était que du bénef’ !

Il y a déjà plusieurs organisations luttant contre le gaspillage alimentaire à Bruxelles. Quelle est la particularité de Share Food ? 

Ce qu’on fait, nous, est essentiellement du ressort de la logistique. C’est-à-dire qu’on ne crée rien. On fait simplement le lien entre les donateurs et les receveurs car on s’est rendu compte qu’il y avait énormément de gens prêts à donner et à recevoir, mais qu’il n’y a souvent aucun lien entre les deux. On a donc voulu pallier à ce problème, tout en restant à notre échelle, c’est-à-dire avec les magasins et organisations se trouvant dans les environs. Nous travaillons pour l’instant avec Carrefour et la boulangerie Kayser.

On essaye d’être les plus réguliers possible : chaque soir de la semaine nous allons chercher les invendus pour les donner aux receveurs dans le besoin, qu’il s’agisse d’organisations, de squats, voire parfois même de familles.

Justement, qu’est ce que cela implique d’être en contact direct avec des squats et des familles, et pas seulement avec des organisations officielles ?

Cela implique une grande flexibilité. Le fait d’être en contact avec des personnes se trouvant dans un squat est peut-être ce qui nous différencie des autres organisations. Les squatteurs sont un peu les oubliés de Bruxelles, par rapport à certaines organisations plus officielles vers qui les gens se dirigent en premier lieu. Etre en relation directe avec des squatteurs implique un travail d’investigation, en quelque sorte. Il faut les trouver, et établir une relation de confiance pour tenter de garder contact avec eux le plus longtemps possible.

Pour l’instant, l’investissement est essentiellement humain. Comment faites-vous pour développer votre association, bénéficiez-vous de subsides ?

Au début, on essayait d’éviter les subsides, car cela demande un retour, une contrepartie, ce qu’on veut éviter pour rester le plus indépendant possible. Nous voulions également éviter d’être politisé, et de ce fait, d’être dépossédé de notre projet. Mais nous ne sommes pas contre un éventuel coup de main. Nous avons récemment reçu un frigo et un congélateur de la part d’un particulier, ce qui va nous permettre de stocker nos aliments frais. Ces frigos sont importants car il nous arrive parfois de recevoir trop d’invendus. Quand il s’agit d’aliments frais, il faut alors trouver une solution pour ne pas jeter, à notre tour, ces aliments.

Quels sont vos projets futurs pour Share Food ?

Aujourd’hui, on se rend compte que notre association se développe. Nous avons fait appel à quatre bénévoles supplémentaires pour satisfaire la demande. Notre prochain objectif est de trouver un local pour stocker nos aliments. Etant donné que nous n’avons aucun subsides, il devient difficile de se développer à notre échelle, ce pourquoi nous commençons à chercher différents financements.

Vous travaillez pour l’instant uniquement sur Bruxelles. Comment les commerces peuvent-ils entrer en contact avec vous s’ils décident de coopérer ?

Nous avons bien entendu une page Facebook Share Food , et une adresse mail : sharefoodbrussels@gmail.com, mais pour l’instant c’est surtout à nous d’entrer en contact avec les possibles donateurs pour montrer d’une part que l’on existe, et d’autre part pour prouver qu’il y a des solutions pour faire face au gaspillage alimentaire.

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