05
Déc
2016

Aujourd’hui à l’étroit sous l’Atelier des Tanneurs, le Champignon de Bruxelles déménage aux caves de Curreghem.

Photo : BBB

Aujourd’hui à l’étroit sous l’Atelier des Tanneurs, le Champignon de Bruxelles déménage aux caves de Curreghem.

05 Déc
2016

Un champignon dans la ville

À la sortie de l’ascenseur se trouve un grand panneau de bienvenue, indiquant l’arrivée dans la cave. L’affiche cache difficilement de gros tuyaux rouges et jaunes, présents dans toute la pièce. Un peu plus loin, un gigantesque tableau illustrant une nature verte fait office de décoration. Il fait chaud et l’odeur de champignons frais flotte dans l’air. En chantonnant sur la musique qui passe, Sevan et Cindy recueillent les shiitakes à coup de cutter pour les mettre dans de grands bacs. Dans une atmosphère détendue, ils effectuent la dernière étape de production, appelée la fructification.

Mode d’emploi d’une success-story

À 29 ans seulement, Sevan et Adrien sont les fondateurs du Champignon de Bruxelles, une start-up ambitieuse qui entend produire une alimentation saine en revaloriser les ressources organiques de Bruxelles. L’idée est de produire du shiitake, un champignon au goût parfumé et aux nombreuses qualités nutritives. Ce savoir-faire bruxellois trouve sa particularité dans l’utilisation des drêches de bières, le résidu de brassage de l’orge.

En sortant de leurs études d’économie, Sevan et Adrien se trouvaient sur la même longueur d’onde : « faire quelque chose d’écologique tout en créant du boulot ». La lecture de L’économie bleue, un écrit de Gunter Pauli, les a mis sur la bonne voie, explique Sevan. Le livre aborde deux grands termes : l’économie circulaire et le biomimétisme. Il évoque également la nécessité d’utiliser nos déchets et ceux des autres comme des ressources. Une façon d’imiter la nature.

« Aujourd’hui l’atelier fait 30 m2 et nous produisons environ 400 Kg de shiitake par mois »

L’agriculture urbaine n’est d’ordinaire pas toujours rationnelle, ni rentable. Pourtant le champignon lui l’est. Le végétal pousse facilement dans les caves de manière verticale. « Avec les milliers de caves inutilisées à Bruxelles, il a été facile de trouver un endroit pour la production des shiitakes », raconte Sevan. « Aujourd’hui l’atelier fait 30 m2 et nous produisons environ 400k Kg de shiitake par mois ». Bientôt, la petite équipe déménagera en dessous des abattoirs d’Anderlecht où ils construisent actuellement une champignonnière de 750 m2.

Passer à une production dans un espace de 30 m2 à 750 m2 constitue une véritable étape pour le Champignon de Bruxelles. Confiant, Sevan explique d’un ton fier qu’ils n’auront pas de souci à écouler la marchandise, la demande sur le marché étant de plus en plus élevée. Les champignons, toujours très frais au moment de la livraison, attirent de jour en jour, une plus grosse clientèle. Si la start-up a réussi à se faire un nom dans le milieu alimentaire deux ans à peine après son lancement, c’est aussi car elle répond à deux problématiques très actuelles : le traitement des déchets et le retour de l’agriculture en ville. De plus en plus de magasins bio, de grossistes et de restaurants s’intéressent à l’alimentation locale.

En quête de nouveaux défis, le Champignon de Bruxelles s’est lancé récemment dans la vente de kits de shiitake pour les fêtes de Noël, ainsi que dans la création de nouvelles tapenades. Pour la première fois, à la fin du mois d’octobre, Sevan et son équipe seront rémunérés. La mini-entreprise compte accueillir prochainement deux nouveaux employés. Petit à petit l’optimisme avec lequel Sevan et Adrien se sont lancés dans le projet, porte ses fruits… et ses shiitakes.

 

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2 Responses to “Un champignon dans la ville”

  1. P.ide@skynet.be' Patricia ode-kostic dit :

    Coucou MC, votre article est très bien, on peut très facilement se représenter la scène décrite ainsi que les lieux.
    C’est intéressant de découvrir qu’avec des bonnes idées il y a encore moyen de développer du business malin, de proximité.
    Bravo à toutes les deux!
    Patricia

  2. hannah.tornell@gmail.com' Banana dit :

    Très chouette article par la petite Mci et Nina! Lecture vivement conseillée 🙂

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