Le coin "cuisine" de la maison zéro déchet
18
Juin
2018

Au festival de l'environnement, le public a appris comment réduire son impact environnemental. Le zéro déchet était à l'ordre du jour.

De nombreuses alternatives existent pour produire moins de déchets. Photo : Ophélie Michelet (BBB)

Au festival de l'environnement, le public a appris comment réduire son impact environnemental. Le zéro déchet était à l'ordre du jour.

18 Juin
2018

Une maison, zéro déchet

Le premier week-end de juin  est consacré chaque année au festival de l’environnement, organisé à Tour et Taxis et au parc du Cinquantenaire par Bruxelles Environnement avec l’aide de diverses organisations. Tous les ans, un thème central est développé lors de cet évènement. Cette année : le zéro déchet.

Le mouvement zéro déchet est un mouvement écologique qui tente de réduire au maximum la production de déchets, en consommant autrement. Cette tendance a comme buts d’éviter le superflu, de promouvoir les produits réutilisables et de réparer plutôt que jeter. Il existe toutefois une multitude de manières de se mettre au zéro déchet.

Ce samedi 2 juin, la visite d’une “maison zéro déchet” était proposée aux visiteurs, en partenariat avec l’asbl Zéro Waste Belgium. Cette association bénévole a pour objectifs de sensibiliser le public belge aux problématiques liées aux déchets et au gaspillage et de proposer des solutions pour réduire la production de déchets. Cela a donc semblé évident que Bruxelles Environnement fasse appel à eux dans le cadre de cet évènement.

Des ambassadeurs de Zéro Waste Belgium étaient présents ce samedi pour faire découvrir au public différents espaces de vie, organisés de manière à limiter les déchets autant que possible.

Une maison pleine de ressources

En entrant dans le bâtiment situé sur le site de Tour et Taxis, je fais la rencontre de Celia, une jeune maman intéressée par la tendance zéro déchet. Elle m’avoue s’être déjà informée sur le sujet, mais ne pas savoir comment se lancer dans l’aventure. “Peut-être que venir ici pourra m’aider à me lancer. Au moins, je pourrai poser des questions et en savoir un peu plus. Et puis ça peut me donner des idées…“.

Nous nous dirigeons ensemble vers différents stands, chacun étant consacré à une pièce de la maison. Des bénévoles de l’association Zéro Waste Belgium y donnent des trucs et astuces pour réduire les déchets et proposent des ateliers où petits et grands mettent la main à la pâte.

Premier arrêt dans la cuisine. Des bocaux et des sacs en tissus réutilisables jonchent le présentoir, en alternative au sac en plastique que la plupart des personnes utilisent pour faire leurs courses. A côté, un bocal rempli de pâte à tartiner fait maison et la recette d’un gâteau à base de restes de céréales. Appétissant !

Catherine, qui tient le stand pour donner des conseils sur la réduction de déchets dans la cuisine, distribue plein d’astuces au public : “au niveau alimentaire, il y a plein de choses que l’on peut faire : ne pas acheter trop, acheter des petites quantités plus régulièrement, faire attention aux dates de péremption, ou encore organiser son frigo pour mettre en avant les aliments qui doivent être consommés d’abord“.

Quelques mètres plus loin, un stand propose de réaliser des éponges tawashi. Ce genre d’éponge, venu tout droit du Japon, est économiquement et écologiquement plus viable que les célèbres éponges jaunes trouvables dans toutes les grandes surfaces. A partir de vieux bouts de chaussettes, adultes et enfants se prêtent au jeu pour créer leur propre éponge, et repartent chacun à la maison avec leur création.

Direction la salle-de-bain. Les ambassadrices zéro déchet expliquent qu’il est possible de fabriquer son propre savon pour le corps et son propre dentifrice. L’une d’elle, Pauline, déclare qu’elle a commencé la démarche zéro déchet dans le but de réduire son impact sur l’environnement, alors que sa coéquipière s’est lancée dans la tendance pour remplacer les produits qu’elle utilisait pour ses enfants par des produits plus sains et plus écologiques.

Bon pour l’environnement… et pour le portefeuille

Pour la plupart des visiteurs et bénévoles de l’évènement, il semble évident que la réduction du nombre de déchets a un impact sur l’environnement. Je retrouve Celia, qui me donne un avis tranché : “c’est sûr que ça a un impact, mais il faudrait que tout le monde s’y mette, même si ce n’est pas facile. Si on pouvait arrêter de produire autant de déchets, je pense que cela aurait vraiment un impact considérable sur notre environnement“.

Pauline, la bénévole de Zéro Waste Belgium, ajoute : “au niveau individuel, on a parfois l’impression que l’impact va être faible, mais on voit vraiment qu’il y a de plus en plus d’intérêt. Depuis deux ans, il y a de plus en plus de monde qui s’y met, et cela a aussi un impact sur les commerçants : il y a de plus en plus de magasins de vrac. Donc finalement, avec nos gestes, on arrive quand même à changer des choses, même si c’est des petits gestes du quotidien”.

Cependant, Celia s’inquiète. “Je me demande si ces alternatives sont bonnes pour mon portefeuille. Je suis pour le fait de produire moins de déchets, mais pas si je dois me priver d’autres choses aussi“. Le zéro déchet serait-il une tendance réservée aux personnes aisées ? Une femme ayant entendu l’inquiétude de Celia lui répond : “ça ne coûte pas si cher ! J’ai récupéré des vieux bocaux chez mes parents pour ma cuisine, et faire des recettes avec des restes du frigo, ça coûte même moins cher que d’acheter de nouveaux aliments.” Adepte du zéro déchet depuis quelques mois, elle nous confie avoir eu une part d’appréhension avant de débuter, mais aujourd’hui, elle ne regrette pas du tout s’être lancée dans l’aventure. “C‘est vraiment bien que de plus en plus d’initiatives zéro déchet apparaissent, il faut inviter les gens à commencer parce que c’est beaucoup plus écologique et économique“.

Vers de nouvelles habitudes

Celia semble convaincue mais se demande encore par quoi elle peut commencer. “Il y a tellement de choses que l’on peut faire !“. Les bénévoles Zéro Waste Belgium déclarent que le mieux est de ne pas tout vouloir changer d’un coup, mais plutôt d’y aller petit à petit. Pauline explique qu’il faut “commencer par des choses qui nous touchent vraiment. Moi j’ai commencé par la cuisine parce que c’est là que j’avais envie de voir du changement, et petit à petit, ça a bougé vers la salle-de-bain et puis j’ai fait le reste. Et peut-être commencer par des gestes simples mais qui ont quand même un fort impact, comme l’autocollant “stop pub” : si on met un “stop pub” sur sa boite aux lettres, on gagne 20 kilos de papier par an, et c’est déjà un truc en moins dans sa poubelle papier. On peut aussi utiliser des gourdes plutôt que des bouteilles en plastique, boire de l’eau du robinet, ou faire un compost aussi. C’est un acte facile et même à Bruxelles, il y a des alternatives pour pouvoir composter peu importe le style de vie qu’on a“.

Catherine acquiesce : “je dirais qu’il ne faut pas se mettre la pression, il faut commencer par des choses qui semblent simples. Chacun doit faire des petits gestes qui sont faciles pour lui, mais il faut en garder en tête que travailler sur le déchet, c’est individuel : chaque personne a sa manière de fonctionner !“.

Facile, bon pour l’environnement et à un prix abordable, la tendance zéro déchet a de quoi plaire ! Et en effet, un nombre croissant d’initiatives fleurissent un peu partout en Belgique. Des épiceries qui proposent des aliments en vrac, des conférences, des livres, et de plus en plus de citoyens se consacrent à ce mouvement, dont nous n’avons pas fini d’entendre parler. Avant de me quitter, Celia déclare : “Je vais m’y mettre ! Je pense que je commencerai par faire plus attention à mes achats et puis, j’irai faire un tour dans une épicerie proche de chez moi qui vend des produits en vrac… En tout cas, je suis prête à changer quelques-unes de mes habitudes.

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Étudiante en production à l'ISIC, au Maroc, Norah Hafraoui baigne dans le monde médiatique. Quotidiennement, elle suit l'activité des journalistes...

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