08
Jan
2018

A Auderghem, 28% de la population est étrangère. Plus étonnant, la seconde plus grande communauté étrangère de la commune est … japonaise.

A Auderghem, 28% de la population est étrangère. Plus étonnant, la seconde plus grande communauté étrangère de la commune est … japonaise.

08 Jan
2018

Auderghem, « Japantown » bruxellois

Métro, arrêt Beaulieu. A la sortie de la station, un bâtiment attire l’œil. Plutôt bien protégé, entouré d’un grillage. La Japanese School of Brussels a ouvert ses portes en 1979. L’endroit accueille maintenant plus de 300 élèves, tous japonais. Des jeunes âgés de 6 à 15 ans y viennent pour continuer leur scolarité, souvent débutée au Japon. Les élèves de cette école ne restent pas plus de deux ou trois ans dans la commune, la durée moyenne des contrats professionnels de leurs parents.

« Ils viennent pour travailler chez Toyota ou dans d’autres entreprises japonaises » selon Michiko Takagi, enseignante à l’école.

Les parents qui optent pour cette scolarité à la japonaise « viennent pour travailler chez Toyota ou dans d’autres entreprises japonaises » selon Michiko Takagi, enseignante à l’école. Ils sont expatriés à Auderghem pour quelques années et souhaitent que leurs enfants gardent le rythme nippon. Pour cela, les cours de l’établissement sont donnés en japonais, les horaires sont calqués sur ceux du Japon, ainsi que les périodes de vacances scolaires.

Comme leurs étudiants, la plupart des professeurs ne séjournent en Belgique que peu de temps. Michiko et la professeur de français seront les deux seules membres de l’établissement à pouvoir communiquer avec nous. Le contact au téléphone est impossible et les démarches pour obtenir un précieux laisser-passer pour l’école sont longues et complexes.

Michiko Takagi, professeure à l'école japonaise

Michiko Takagi, enseignante à l’école japonaise le samedi et membre de l’association belge des professeurs japonais.
Crédit: C. Kupper

Un morceau de Japon à Auderghem

Les habitants asiatiques d’Auderghem sont environ 750, d’après un rapport de la Commission communautaire française (COCOF), un chiffre stable depuis de nombreuses années. L’installation de cette communauté dans le quartier a engendré quelques modifications du paysage. Plusieurs restaurants de sushis, une épicerie spécialisée et des associations japonaises ont fleuri dans le coin.

Pourtant, pour les Bruxellois du même quartier, cela ne change pas vraiment les choses. « Ils ne cherchent pas l’intégration. On ne les croise que rarement et on a très peu de contacts avec eux » explique Thierry Pochet, qui habite Auderghem depuis sept ans. « Les échanges avec les Japonais du quartier sont très limités car leur niveau de français, et d’anglais, est très faible ». Effectivement, impossible de discuter avec la gérante de l’épicerie japonaise Tagawa. Tous les produits de sa boutique sont japonais. Les affiches et dépliants sont écrits en japonais. « C’est véritablement un petit morceau de Japon transplanté à Auderghem » termine Thierry.

À l’agence immobilière auderghemoise Eurohouse, le logement de la population nippone est le business principal. Même si le manager de l’agence préfère ne pas donner de chiffres exacts concernant sa clientèle. La moitié du personnel est également originaire du pays du Soleil Levant. Ken Ishida, responsable de l’agence, explique que « la plupart des Japonais demandent des appartements, non des maisons, de haute gamme et sécurisés, avec une porte blindée et qui ne se situent pas au rez-de-chaussée ». D’après lui, ces expatriés ont « le budget » et peuvent exiger ce niveau de qualité et de sécurité. Mais ils apprécient aussi le calme et la tranquillité qu’Auderghem peut offrir. 

Magouilles et arnaques des propriétaires

Ils sont prêts à mettre le prix pour un bel appartement et cela, les propriétaires bruxellois l’ont bien compris. Certains n’hésitent pas à augmenter les loyers s’ils louent leurs biens à des étrangers. Chez Immo Bolle, la plus grande agence immobilière de la commune, Nadia Hartkamp refuse ce genre de magouilles. « Les contrats de location pour les étrangers sont observés de très près. Certains propriétaires aimeraient par exemple se faire de l’argent sur le dos des travailleurs des institutions de l’Union Européenne expatriés à Auderghem. Ce que nous n’acceptons pas » assure la responsable.  

La présence d’expatriés entraine toutefois une hausse progressive des loyers dans la commune. Il faut dire que la zone a ses atouts. Entre la forêt de Soignes, la facilité d’accès aux transports et le calme, Auderghem a su séduire les Japonais.  D’autres quartiers commencent à taper dans l’oeil de ces expatriés. Stockel ou Etterbeek se verraient bien “Japantowns” de demain. 

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