Coursiers Deliveroo 2
10
Déc
2016

En pleine expansion, Deliveroo fait face aux critiques de certains (ex-)livreurs. Deux de nos journalistes ont mené l'enquête.

Photo : BBB

En pleine expansion, Deliveroo fait face aux critiques de certains (ex-)livreurs. Deux de nos journalistes ont mené l'enquête.

10 Déc
2016

Deliveroo : course contre la polémique

Depuis quelques mois, l’entreprise de livraison à domicile de plats cuisinés, Deliveroo, doit faire face à une vague de critiques venant de livreurs mécontents. Baisse des salaires, travail éprouvant, compétition malsaine… Les raisons de mécontentement de certains livreurs chez Deliveroo se révèlent nombreuses. Robin, coursier durant près d’un an au service de la start-up, a décidé de claquer la porte. « Je ne regrette pas d’avoir quitté la boîte. Je ne cautionnais plus que les livreurs soient traités avec si peu d’attention » critique-t-il. Deux mois après son départ, il évoque entre autres : « Durant le mois de juin, Deliveroo a décidé de baisser nos revenus, sans communiquer sur le sujet ».

En effet, la filière belge de l’entreprise d’origine britannique a pris la décision de réduire la rémunération de ses coursiers d’un euro par heure suite à des contraintes financières imposées par la SMART. « Ce changement a été fait de manière légale, après une demande de la SMART », explique Charles Van den Bogaert, marketing manager au sein de la boîte. En mai dernier, l’organisme de gestion d’activités imposait à Deliveroo le dédommagement des factures téléphoniques des livreurs à hauteur de 0,12 euro par heure. Le responsable marketing avoue cependant que l’entreprise aurait pu mieux communiquer sur le sujet.

Mouiller le maillot pour le colorer

Mais, l’insatisfaction de certains bikers ne s’arrête pas là. Victor (nom d’emprunt), ancien livreur, dénonce notamment un système de bonus mal élaboré. « Pour obtenir un bonus au niveau de la rémunération, il fallait pouvoir livrer trois commandes en une heure, ce qui est quasiment impossible », assure-t-il.

Jean-Bernard, coursier de longue date, nuance ces propos. « Un nouveau système de bonus a vu le jour. Il suffit de livrer 50 commandes en un mois pour obtenir 25 euros supplémentaires. Il n’y a donc pas de contraintes de temps », dévoile-t-il.

Notons aussi que les coursiers les plus performants sont récompensés. Différents titres sont décernés, comme le maillot jaune, attribué au cycliste le plus rapide, ou le maillot rose, une récompense propre aux bikeuses.

Coursiers Deliveroo 3

Deux coursiers Deliveroo avant de recevoir leur première commande.

Mais ce nouveau système ne semble pas au goût de tout le monde. Victor pointe une compétition malsaine. « Cela crée un climat de concurrence entre les livreurs », peste-t-il. Jean-Bernard, actuel porteur du maillot à pois, après avoir parcouru le plus de kilomètres au cours du mois écoulé, souligne au contraire le côté motivant de ce procédé. « On s’amuse à essayer de faire mieux que son collègue, comme dans une compétition sportive », confie-t-il. Il dénonce également le côté malhonnête des revendications salariales des dissidents. « Certains livreurs espèrent être rémunérés comme pour un job à temps plein, alors qu’ils ne travaillent que quelques heures par jour », explique-t-il.

Dans le même état d’esprit que Jean-Bernard, de nombreux coursiers se disent satisfaits de pouvoir gagner 300 euros par mois avec une telle flexibilité de travail. Un livreur chez Deliveroo peut en effet choisir quand il désire travailler. « Je parviens à me faire entre 1500 et 1700 euros par mois, car il s’agit de mon activité principale », ajoute Jean-Bernard.

Une start-up en tête du peloton

Si aujourd’hui les critiques envers Deliveroo se font entendre, l’entreprise continue malgré tout à grandir, avec une croissance de 25% par mois. Implantée à Bruxelles depuis le 14 septembre 2015, la start-up compte désormais près de 1000 bikers et s’est développée dans d’autres villes telles qu’Anvers et Gand. « Nous avons établi un business model très équilibré, quitte à réaliser moins de bénéfices », avance M. Van den Bogaert. La récente faillite du principal concurrent dans ce domaine, Take Eat Easy, devrait d’ailleurs permettre à Deliveroo d’accroître encore son emprise sur le marché belge.

Et vous, accepteriez-vous de travailler aux conditions fixées par l’entreprise Deliveroo ? Pour nous faire une idée de leur quotidien, nous avons équipé un livreur d’une caméra subjective. On vous emmène pour un tour de livraison en cyclo dans les rues de Bruxelles. 

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One Response to “Deliveroo : course contre la polémique”

  1. super.jerome.007@hotmail.com' Jérôme dit :

    Vérifiez vos informations. Le bonus de 25€ c’est toutes les 50 commandes mais toutes les deux semaines ! et non tous les mois… Puisqu’on est payé toutes les 2 semaines, le compteur tombe à zéro et tout est à refaire. Pour les 100 commandes, on reçoit 50€ de bonus et 150 commandes, 75€ de bonus et ainsi de suite.

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