Fermier
09
Déc
2016

M. Bonaventure, face à la crise laitière, rejoint la coopérative Faircoop.

M. Bonaventure dans son exploitation laitière du côté de Soiron. Photo : BBB.

M. Bonaventure, face à la crise laitière, rejoint la coopérative Faircoop.

09 Déc
2016

Fairebel, un treizième mois pour les producteurs laitiers

Face à la crise du lait, M. Bonaventure fait appel à une coopérative.

Nous sommes à quelques pas du village pittoresque de Soiron, aux portes des Ardennes, dans la province de Liège. Marc Bonaventure lutte pour sauvegarder son exploitation laitière. Victime de la crise du lait, M. Bonaventure vend son lait à perte : un coût de production à environ 32 c/L pour un prix d’achat à seulement 24 c/L. Un prix non rémunérateur remettant sérieusement en cause l’avenir de sa ferme. Cette situation dramatique touche toute la Belgique.
Unissant leurs forces, plusieurs producteurs se sont regroupés pour fonder une coopérative.

Fairebel redistribue à ses membres une partie des bénéfices engendrés par la vente des produits.

La création de Faircoop aboutit en 2010 à la naissance de la marque équitable Fairebel. Le but : faire participer les agriculteurs au développement de la marque en parallèle de leur activité agricole. Faircoop organise la récolte du lait ainsi que sa distribution dans les grandes surfaces. Elle redistribue à ses membres une partie des bénéfices engendrés par la vente des produits (lait, glace, fromage). Chaque agriculteur preste une demi-journée de promotion par an pour la marque par tranche de 1000 euros investis dans la coopérative.

En pratique, il s’agit plus d’un treizième mois que d’une réelle compensation financière.

M. Bonaventure a repris la ferme de ses beaux-parents. Il y produit 1000 L de lait par jour grâce à ses 50 vaches. Très actif au sein de sa communauté, il se mobilise pour faire bouger les choses. Son investissement chez Faircoop lui apporte un peu de sérénité. Bien qu’il participe au projet, il comprend que celui-ci ne séduise pas tout le monde. En pratique, il s’agit plus d’un treizième mois que d’une réelle compensation financière. Outre l’aspect économique, la perspective de s’improviser vendeur en freine beaucoup. Troisième obstacle, l’obligation d’adhérer au syndicat des producteurs de lait de Belgique (MIG), pour pouvoir investir chez Faircoop. Les divergences d’opinions et le paiement de cotisations restreignent le nombre d’adhérents.

Le logo, une vache aux couleurs belges, trompe le consommateur sur l’origine du produit.

Même si on ne peut qu’encourager ce type d’initiative, le fonctionnement de Faircoop est confus. Si la publicité met en valeur un lait Fairebel, équitable et belge, des doutes subsistent quant à son origine. Les bénéfices des ventes sont bien redistribués à des producteurs belges. Cependant, le lait n’est pas issu de la production des membres et est en grande partie récolté au Luxembourg. Le logo, une vache aux couleurs belges, trompe le consommateur sur l’origine du produit.

Fairebel apparaît comme une première initiative prise en situation d’urgence. La coopérative apporte une maigre compensation qui ne permettra pas de sauver les fermes laitières de la faillite. Des solutions applicables à long terme sont indispensables pour permettre aux agriculteurs de toucher un revenu en adéquation avec le travail qu’ils fournissent.

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