21
Déc
2016

J'ai testé pour vous l'hypnose thérapeutique, pratique encore méconnue du grand public.

L'hypnose thérapeutique : une pratique radicalement différente de l'hypnose de spectacle. Photo : Nazareth College (CC BY 2.0)

J'ai testé pour vous l'hypnose thérapeutique, pratique encore méconnue du grand public.

21 Déc
2016

Hypnose thérapeutique : démystification d’une pratique

Plutôt sceptique face à l’hypnose, j’ai décidé de tester pour la première fois cette pratique. Les types d’hypnose existants sont multiples. Mon choix se porte vers l’hypnose thérapeutique, connue pour traiter divers maux et pathologies. Pour suivre une séance d’hypnose thérapeutique, il faut donc avoir un but précis. L’hypnothérapeute adapte ensuite son traitement en fonction des besoins définis par le patient.

Je décide donc de parler de mes problèmes de stress à Christine de Bouvère, l’hypnothérapeute rencontrée pour réaliser cet article. Le stress est l’un des cas les plus communs traités par hypnose.

L’hypnose : un état de conscience modifié

Christine me demande alors de m’installer le plus confortablement possible dans le grand fauteuil rouge du coin de son bureau et m’invite à fermer les yeux. Avec une voix soudain plus profonde, suave et intense, elle commence la séance. L’ambiance dans la pièce change instantanément. L’atmosphère se fait plus lourde tant elle est chargée par mes doutes. J’en fais d’ailleurs la remarque à Christine au bout de quelques minutes à peine : mes membres me semblent lourds, et je me sens m’enfoncer de plus en plus dans le fauteuil.

Elle me propose tout d’abord de me focaliser sur les sons ambiants et les sensations présentes. Ensuite, de m’imaginer dans des endroits apaisants et dans lesquels je me sentirais en sécurité. Durant toute l’expérience, Christine aura la particularité de décrire à haute voix en un millième de seconde les pensées et sensations que je venais à peine de refouler.

La séance d’hypnose s’apparente à de la relaxation. Les effets en sont pourtant bien différents. Tête qui tourne, oreilles qui bourdonnent et vertiges, j’ai pleinement conscience de l’endroit dans lequel je me trouve et de ce qu’il s’y passe. Mais j’ai à la fois cette étrange sensation d’évasion qui me fait perdre toute notion de temps et d’espace. Beaucoup décrivent d’ailleurs cet état de modification de conscience comme un rêve éveillé, similaire à celui qu’on expérimente en écoutant de la musique ou en conduisant. Si mon esprit décroche et que je ne prête pas toujours attention aux suggestions de l’hypnothérapeute, je n’en reste pas moins toujours lucide et consciente. Je me sens donc présente, mais à distance.

Un chamboulement des sens

Cette séance ne durera qu’un quart d’heure. La sortie de cet état d’hypnose se fait en douceur : Christine me parle du temps qui passe et de la perception qu’on en a. Elle souligne le fait qu’une minute peut parfois sembler durer une heure, et que si cette séance a été courte, elle peut m’apporter une source de repos inépuisable. Quand elle me propose de rouvrir les yeux, mes sens sont totalement perturbés. Les proportions de la pièce sont différentes que dans mon souvenir, la position de mon corps me semble elle aussi avoir été modifiée. Plus perturbant encore, je reconnais à peine Christine, que j’ai l’impression de redécouvrir entièrement après cette séance d’hypnose. Si je ressors apaisée et convaincue de cette expérience, je n’en suis pas moins confuse.

C. de Bouvère, Schaerbeek

Christine de Bouvère : hypnothérapeute à Bruxelles. Photo : Julie Derycke

L’hypnose ericksonienne : une expérience personnelle

Durant cette séance, je ne me serai exprimée qu’une seule fois. Christine ne me demandera pas non plus de faire quoi que ce soit, et je resterai statique du début à la fin. Cette expérience et ce ressenti me sont cependant totalement personnels.

L’hypnose thérapeutique découle de l’hypnose ericksonienne. Basées sur le ressenti et les sentiments de chacun, ces pratiques se veulent douces et laissent une place plus importante au patient. Ce dernier garde le contrôle de l’expérience, puisqu’il possède en lui les solutions à ses problèmes. Accompagnateur et respectueux, le rôle de l’hypnothérapeute est donc de guider le patient dans sa démarche, en induisant certaines attitudes avec douceur.

Si vous décidez vous aussi de tenter une consultation, votre sentiment sera donc radicalement différent du mien. C’est par exemple le cas d’Éloïse, une amie, pour qui l’hypnose a permis d’accéder à des souvenirs enfouis dans sa mémoire. Ces souvenirs oubliés lui ont donné l’opportunité de découvrir le fondement de sa dépression. Pour elle, prendre conscience de l’origine de son mal-être a facilité son acceptation.

Une hypnose accessible pour tous

D’après Christine de Bouvère, chacun est réceptif à l’hypnose thérapeutique, bien qu’elle nécessite une forme de collaboration. Si le patient refuse catégoriquement de participer à la séance et reste fermé, impossible d’arriver à un résultat. N’ayant aucune attente particulière, ce sont les patients les plus sceptiques qui sont les plus impressionnés.

Cette réceptivité universelle s’explique notamment par le fait que chacun se met parfois automatiquement en état d’hypnose dans sa vie quotidienne. Durant cet état, nous sommes plus réceptifs aux changements. Il est donc possible de modifier un comportement. En état de pleine conscience, les barrières sont plus coriaces, et les changements particulièrement difficiles à intégrer. Au terme des séances, Christine dispense donc quelques conseils afin de parvenir à réaliser une auto-hypnose permettant de continuer le travail à domicile.

Hypnose thérapeutique ou “de spectacle” : deux pratiques très différentes

L’hypnose ericksonienne se différencie donc de l’hypnose de spectacle, plus connue, mais vecteur de fausses interprétations.

Dans ce type d’hypnose, tout le monde n’est pas réceptif de la même manière. L’hypnotiseur (qui se distingue de l’hypnothérapeute), va donc cibler des personnalités qui présentent un certain profil. Après une série de tests d’introduction, il va sélectionner les plus réceptifs en un temps record, afin de commencer son show.

Des causes d’utilisation infinies

L’hypnose à vertus médicinales peut être utilisée dans une myriade de cas. Pour traiter des pathologies spécifiques, une dépression, des troubles du sommeil, mais aussi pour arrêter de fumer, gérer son stress… Elle s’utilise également dans les milieux hospitaliers afin d’assister certaines opérations chirurgicales. Le nombre de séances nécessaires varie donc en fonction des cas et de ce que l’on veut traiter.

Si son efficacité n’est plus à prouver, la notion d’hypnose reste floue. Certains doutes planent toujours sur son fonctionnement, principalement parce qu’elle utilise la force de l’esprit avant d’impacter le corps. Cette forme de thérapie n’est donc toujours pas reconnue, malgré le fait qu’elle soit de plus en plus répandue.

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One Response to “Hypnose thérapeutique : démystification d’une pratique”

  1. mickeymouse333_3@hotmail.com' De leener M dit :

    Tout a fait exacte ce qui est dit dans cet article .
    Je l,ai experimente pat moi m^eme a des moments dificile dans ma vie sans vraiment y croire et l’hypnose therapeutique m’a aider.

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