Un véhicule Uber
14
Oct
2015

Dès ce mercredi, il sera interdit de voyager dans Bruxelles via Uberpop, le service de co-voiturage de particuliers à particuliers

Photo : Premshree Pillai (Flickr, creative commons)

Dès ce mercredi, il sera interdit de voyager dans Bruxelles via Uberpop, le service de co-voiturage de particuliers à particuliers

14 Oct
2015

L’après Uberpop à Bruxelles est déjà en route

La décision est tombée : Uberpop arrêtera ses activités dans la capitale européenne ce mercredi 14 octobre 2015 à 23h59. C’est ce qu’a indiqué Mark McGann, le directeur européen de la firme, suite à la décision de justice du 23 septembre dernier qui avait rendu Uberpop illégal (mais les UberX, la classe de standing d’Uber est toujours en service). La justice avait en effet laissé 21 jours à la société américaine pour se mettre en règle, sous peine de sanctions financières. Les taxis se plaignaient d’une concurrence déloyale.

Les taxis pas tranquilles pour autant

Naophël, taximen bruxellois, nous fait part de sa réaction nuancée : « Uberpop était malhonnête, nous avons des réglementations à respecter. Je suis content de cette décision ; cela prouve que la loi est faite pour tout le monde. Mais je ne suis pas crédule pour autant, je sais très bien que des chauffeurs illégaux continueront à rouler ».

Selon nos témoins la disparition d’Uberpop ne débouchera pas forcément sur un retour vers les taxis traditionnels. Pour Joëlle, usagère d’Uber, outre le fait que les taxis ont des prix plus élevés qu’Uber, il y a aussi une question de convivialité : « Dans les taxis, on doit s’asseoir à l’arrière et, si on fait une remarque sur l’itinéraire, les taximen deviennent désagréables… c’est presque s’ils ne s’arrêtent pas pour nous demander de sortir ! Avec Uber, je n’ai jamais eu de problème. On s’assoit près du conducteur et on discute. »

Quand y’en a plus, y’en a encore

En France, cela fait quelques mois qu’Uberpop a disparu des routes. Pour autant, le service ne s’est pas arrêté. Matteo, étudiant en commerce, continue à utiliser Uberpop : « Il y a plusieurs techniques, mais ce qui est sûr, c’est que je n’ai pas eu à prendre d’UberX. Une des techniques consiste à commander puis annuler une course pour avoir le numéro du chauffeur et lui proposer une offre par exemple. »

Joëlle a également pu constater que Uberpop pourrait perdurer clandestinement : « Certains conducteurs Uber m’ont donné leur numéro afin que je puisse continuer à bénéficier de ce service quand l’interdiction sera effective. Je pense en rappeler certains si je ne trouve pas d’autres solutions et si le conducteur me met en confiance. »

Pour vérifier cette révélation, nous avons décidé d’appeler l’un de ces chauffeurs. Le jeune homme avait l’air enthousiaste pour une course clandestine, jusqu’à l’annonce de notre statut de journaliste. Celui-ci s’est illico rétracté et nous a annoncé qu’il comptait changer d’emploi. Il aurait envisagé de continuer le service Uberpop, mais il prétend aujourd’hui « qu’il y aurait trop de monde et que ce serait trop difficile à gérer ».

Le secteur s’adapte

D’autres applications ont aussi fait leur apparition sur le marché, telles que Heetch, qui propose des prix encore plus cassés que ceux d’Uber. La concurrence pourrait donc bien rester rude dans le secteur. Mais déjà, en France, les taxis décident de s’adapter : ils proposent désormais des offres telles que des ristournes de 20% pour les 15-25 ans le week-end ou encore un forfait de 10 euros pour les taxis bleus. UberX a également pris des mesures en baissant ses tarifs de 20 %, et ce malgré la colère de ses chauffeurs qui menacent de créer leurs propres applications.

En ce qui concerne la Belgique, UberX reste, pour le moment, la solution la plus intéressante. Celle-ci est toutefois également décriée par le Groupement national des entreprises de taxis (GTL) qui estime que “le désordre va continuer

Malgré une pétition lancée contre l’interdiction d’Uberpop qui dénombre 25.000 signatures récoltées, l’interdiction d’Uberpop n’a pas été remise en cause. Uber propose le partage d’une lettre ouverte et compte bien faire appel de cette décision. La société appelle également ses clients à faire pression sur le gouvernement bruxellois.

Margot Bourland et Pierre-Alexandre Haubruge

 

 

 

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