Pots de thés en vrac
25
Oct
2018

Le plus vieux magasin de thé de Bruxelles subsiste depuis 121 ans, grâce à de fidèles clients. Rencontre avec son gérant, Denis Schmit.

Photo : Clara Emonnot

Le plus vieux magasin de thé de Bruxelles subsiste depuis 121 ans, grâce à de fidèles clients. Rencontre avec son gérant, Denis Schmit.

25 Oct
2018

Comptoir Florian : la persistance de l’artisanat du thé

Chaud ou glacé, le thé est à la mode ces dernières années. D’après la Banque Nationale, son importation en Belgique a augmenté de 7,52% depuis 2014. Face au poids de la concurrence, le Comptoir Florian, véritable maison du thé depuis 1897, réussit habilement à se démarquer.

Caché dans une ruelle calme du Plattesteen, ce petit magasin historique a été miraculeusement sauvé par Denis Schmit en 2005. Ancien graphiste au large sourire, il n’était pas destiné à ce métier, mais le hasard a mis sur sa route l’ancienne propriétaire des lieux. Alors qu’une rénovation coûteuse menaçait la survie de l’institution, il a décidé de la racheter et la remettre au goût du jour. Dans son atelier, le sexagénaire prépare les mélanges de thés classiques lui-même, comme l’Earl Grey. Un caractère unique qui plait aux clients.

« On achète, on voyage, on suit les produits : on a été au Japon, au Sri Lanka, puis dernièrement aux Açores où il y a une grande production de thé ». En rachetant le fonds de commerce de cette vieille boutique, Denis a eu la chance de conserver un contact indispensable avec les fournisseurs de l’ancienne propriétaire. Il parcourt aussi de grandes foires du thé pour rencontrer des producteurs du monde entier.

Un commerce de destination

Le Comptoir Florian se définit comme un commerce de destination, c’est-à-dire que les clients sont prêts à s’y rendre sans avoir d’objectif d’achat précis. « C’est un autre métier, nous n’avons pas la même approche en matière de ventes », explique Denis Schmit, en se référant à ses concurrents. À titre de comparaison, une chaîne telle que le Palais des thés achemine tous ses produits dans un entrepôt général à Paris pour qu’ils soient ensuite diffusés dans les différents magasins.

Denis fait en quelque sorte partie de la troisième génération à avoir repris la boutique. Se perpétue alors une transmission entre passionnés, qui comprennent et affectionnent leurs produits. En passant la porte de l’enseigne, on retrouve tout de suite cet esprit familial. « Comme un cordonnier qui répare et fabrique des chaussures, on garde un aspect plus artisanal ».

  • Vitrine du Comptoir Florian
    Photo : Clara Emonnot
  • Tasses de thé
    Photo : Clara Emonnot
  • Denis Schmit, gérant du Comptoir Florian
    Denis Schmit, gérant du Comptoir Florian. Photo : Clara Emonnot
  • Porcelaine au Comptoir Florian
    Photo : Clara Emonnot
  • Café
    Photo : Clara Emonnot
  • Café
    Photo : Clara Emonnot
  • Comptoir du magasin de thé
    Photo : Clara Emonnot
  • Pots de confiture
    Photo : Clara Emonnot
  • Décor du magasin
    Photo : Clara Emonnot
  • Pots de confiture
  • Mélanges
    Photo : Clara Emonnot

Un tout nouveau design

Face à un style un peu vieillot des années 70 entretenu par l’ancienne propriétaire, Denis décide de mettre en pratique ses connaissances artistiques et sa passion pour redynamiser la décoration du magasin. Il dessine les plans des différents meubles et l’intégralité du design, fortement inspiré par l’Art nouveau. « Meubles et étagères : nous avons tout fabriqué nous-mêmes, on n’avait pas un franc ! » Encore aujourd’hui, il continue à utiliser ses capacités à bon escient en dessinant des motifs uniques pour les tasses et théières en porcelaine commercialisées dans le magasin. Créés en petite quantité dans une manufacture familiale allemande, ces produits exclusifs confirment le caractère authentique du travail d’artisan fourni. Ces présentations graphiques ornementales et domestiques restent également un investissement économique considérable et essentiel à l’enseigne.

Fréquentée à l’origine par une classe plus aisée et âgée, cette SPRL a su diversifier sa clientèle au fil des années. Lassés des sodas réputés mauvais pour la santé, les jeunes adultes viennent à présent acheter des thés fruités et aromatisés. « Des étudiants, des ‘Madame bourgeoise’, des ouvriers… Maintenant, tout le monde ose venir ! » Grâce à leurs conseils avisés, les gérants gardent une grande proximité avec eux. Les habitués peuvent y découvrir des saveurs incomparables.

Un piétonnier bénéfique

Si la construction du piétonnier dans le centre-ville peut avoir un impact négatif pour certains commerçants, ce n’est pas le cas pour tous. Comme pour d’autres commerces de destination, le chiffre d’affaires du plus vieux magasin de thé à Bruxelles a en réalité augmenté. « Il y a beaucoup plus de monde dans les rues, peu de clients ont cessé de venir ».

« Quand on a un commerce de destination précise et que l’on connait ses produits, il y a de la clientèle ». Les curieux viennent essayer les thés et comparer les prix. Contrairement aux idées reçues, la petite boutique propose des prix très compétitifs face aux grandes maisons ou thés commercialisés en supermarchés. Les chaînes comme le Palais des thés ou Mariage Frères ont tout de même été des acteurs majeurs permettant de populariser cette boisson. « C’est une grande mécanique qui profite à tout le monde ! »

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