03
Nov
2014

Festival du film juif, « sous un même soleil » ? Mais brille-t-il de la même façon pour tout le monde ?

Festival du film juif, « sous un même soleil » ? Mais brille-t-il de la même façon pour tout le monde ?

03 Nov
2014

Le Festival du Film Juif ne rassemble pas toute la communauté

« Sous le soleil », le festival de film juif de Bruxelles se consacre, cette année, à l’optimisme et à l’espoir autour des relations entre Juifs, Musulmans, Israéliens et Palestiniens. L’objectif de cet événement est d’accueillir toute la communauté belge dans sa diversité, même si, à l’heure actuelle, le public est en majorité juif. Cette année, pour la première fois, les organisateurs ont demandé à l’Union des Progressistes Juifs de Belgique (UPJB) de se joindre au festival. Après avoir accepté l’invitation dans un premier temps, l’UPJB s’est très vite retirée du projet. Sur son site internet l’Union progressiste explique avoir en effet refusé de voir son logo associé à ceux des Ambassades d’Israël et des Etats-Unis. Elle se déclare déçue de l’absence de communication entre les deux associations : « En aucune façon IMAJ ne nous avait annoncé l’implication d’Ambassades ». L’UPJB déclare avoir « découvert après-coup le patronage de l’Ambassade d’Israël au festival “Sous un même soleil” et l’absence dans ce cadre de l’Ambassade de Palestine, dont la participation aurait donné une cohérence au thème général de rapprochement entre les peuples vivant sous le soleil d’Eretz Israël / Palestine historique. »

« Une manifestation indigne ! »

L’UPJB n’est pas la seule à boycotter ce festival. Selon Rudi Barnet, membre de la Coordination des Appels pour une Paix Juste au Proche-Orient (CAPJPO) EuroPalestine, ce festival qui « se prétend centré sur les relations et les liens qui se sont tissés entre Juifs, Musulmans, Druzes, Israéliens et Palestiniens, est en réalité élaboré dans la droite ligne de la politique de propagande actuelle de gouvernement israélien… » Et M. Barnet de conclure : « Quelles que soient les réponses, il m’apparaît qu’un citoyen solidaire des droits humains ne peut que s’opposer à cette manifestation indigne ! »

Contactée par le BBB, Mme Agnès Bensimon, attachée culturelle de l’ambassade d’Israël à Bruxelles, est, au contraire, « très heureuse de ce festival ». Pour Mme Bensimon, cet événement est très positif : « Il faut favoriser les rapprochements et les échanges. Le hasard de l’actualité fait que ce festival est très important en ce moment. » Elle recommande même vivement le film « dancing in Jaffa » qui est, selon elle, « un réel message de paix ». La réalisatrice, Hilla Medalia a voulu « faire danser ensemble les enfants palestiniens et israéliens, mettant ainsi à l’épreuve les croyances des familles et des enfants ».

« L’obsession, c’est Israël »

Pourtant, le film d’ouverture était loin d’être élogieux pour la politique d’Israël, selon la directrice du festival Mme Béatrice Godlewicz. Elle ne comprend pas bien ces différents boycotts : « l’obsession, c’est Israël. C’est tout » ajoute-t-elle. « Les films choisis ne dénigrent pas le Palestinien, au contraire. » Pour la directrice, présenter des films de toute orientation est le propre d’une démocratie et les gens ne devraient pas boycotter tous les évènements avec lesquels ils ne sont pas d’accord : « tous les pays ont du sang sur les mains, pourquoi s’acharner sur Israël ? » se demande-t-elle.

 

En savoir plus

Le 16ème Festival du Film Juif de Bruxelles organisé par l’ASBL IMAJ (Institut de la Mémoire Audiovisuelle Juive) a lieu du 28 octobre au 2 novembre 2014 aux cinémas Galerie et Aventures. Cet événement a été créé en 1989 par Béatrice Godlewicz qui en est, aujourd’hui, la directrice. Alors, professeure, Mme Godlewicz remarque que très peu de films portant sur la thématique juive sont diffusés en Belgique. Elle constate qu’il y a, en effet, trop peu d’images diversifiées de la communauté juive. Elle veut donc faire comprendre au large public que les Juifs sont loin de n’être que des victimes ou qu’une sombre communauté religieuse. Un grand nombre d’entre eux sont aussi laïques. Ce constat l’a poussée à créer un festival de films exclusivement juifs.

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